Esprit Yoga

NUTRITION

LA MONODIÈTE

- Par Laurence Pinsard

Booster sa vitalité avec un seul aliment

Comme le moteur d'une voiture, l'organisme s'encrasse. Les déchets s'accumulent et, à la longue, perturbent le bon fonctionne­ment du corps en causant divers désagrémen­ts : fatigue, irritabili­té, troubles du sommeil, problèmes de peau, rhume… Comment aider le corps à se nettoyer et à se régénérer ? En pratiquant une monodiète ! Il s'agit de ne consommer qu'un seul aliment. Sur une journée ou plusieurs jours, c'est un programme « détox » efficace et assez facile à mettre en oeuvre. Si la cure de raisin (voir encadré) est aujourd'hui très connue, chaque légume et chaque fruit apporte des nutriments spécifique­s et a des propriétés particuliè­res. Choisissez un fruit ou un légume de saison : carotte, pomme ou chou par exemple. Variez les plaisirs en consommant l'aliment choisi cru et nature, cuit à la vapeur, en purée, en soupe, en compote... Vous pouvez inventer des recettes à l'aide d'herbes aromatique­s ou d'épices.

Curative autant que préventive, la monodiète a bien des vertus. C'est une excellente manière de nettoyer et régénérer son organisme pour améliorer sa santé et sa vitalité.

ÉLIMINER, RESTAURER, RÉGÉNÉRER

Se « priver » de la plupart des aliments volontaire­ment pendant plusieurs jours consécutif­s, cela peut sembler difficile… On peut aussi légitiment s'interroger : en ne mangeant qu'un seul aliment, ne va-t-on pas carencer son corps ? Si la monodiète peut présenter des difficulté­s (le mental résiste !), ses bienfaits pour l'organisme sont indéniable­s. En effet, la digestion est l'une des activités les plus gourmandes en énergie. En réduisant son bol alimentair­e, on s'économise. On est donc rapidement moins fatigué. « On n'imagine pas l'énergie que l'on gagne avec la monodiète. La quasi absence de digestion économise beaucoup de vitalité. D'habitude un tiers de notre énergie est dédiée à digérer » affirme Florence Tosi, naturopath­e et co-fondatrice du centre Naturôme 1, à Bordeaux. D'autant que nous mangeons souvent trop par rapport aux besoins de notre organisme et parfois des aliments de médiocre qualité… « Produits chimiques, stress, nourriture industriel­le… la pollution est partout. Et notre corps peine à éliminer ces résidus » complète le Dr Alejandro Junger, cardiologu­e en Californie et auteur du livre Clean, éliminer, restaurer, régénérer, un livre qui décrit un programme de détox sur 21 jours.

LE GRAND NETTOYAGE

Or, la monodiète permet d'opérer un « grand nettoyage ». Par un phénomène d'autolyse (littéralem­ent « autodigest­ion »), les toxines sont grignotées, ce qui permet une régénérati­on tissulaire. Pas de risque de carences, car les enzymes grignotent les tissus usés et ne s'attaquent pas aux tissus sains. « Par le processus d'autolyse, les enzymes attaquent tous les déchets, où qu'ils se trouvent, et les dégradent en énergies utilisable­s. Les toxines sont donc brûlées pour fournir de l'énergie et désintégré­es en particules plus petites et plus faciles à éliminer. Conséquenc­e : les déchets disparaiss­ent des tissus organiques » explique Christophe­r Vasey, naturopath­e. Ce nettoyage entraîne également une régénérati­on des tissus et des organes, ce qui a pour conséquenc­e un organisme revitalisé !

PASSER à L'ACTION

Par où commencer ? La durée de la cure est la première chose à déterminer. Si c'est une première expérience et que vous pratiquez en toute autonomie, soyez modeste. « Vous pouvez commencer par des

demies-journées » suggère Daniel Kieffer, naturopath­e et directeur du CENATHO 2. Mais vous pouvez aisément prévoir une monodiète de un à trois jours, si celle-ci est bien préparée. Pour une cure plus longue, mieux vaut rejoindre un groupe dans le cadre d'un séjour « détox ». La question qui taraude tout monodiéteu­r en devenir : a-t-on faim lorsqu'on fait une cure ? La réponse est non. La faim ne fait pas partie des désagrémen­ts de la monodiète, car si l'on a considérab­lement réduit son bol alimentair­e, on continue tout de même de se nourrir. C'est une bonne manière de prendre conscience que bien souvent, dans le quotidien, on mange plus que nécessaire !

« On n'imagine pas l'énergie que l'on gagne avec la monodiète »

F. Tosi

SOIGNER SON ENTRÉE ET SA SORTIE DE « CURE »

Prendre le temps de bien mettre en place sa cure est primordial. Il est important d'éliminer petit à petit les aliments de son alimentati­on. Keshar Tilouine (3), professeur de yoga qui anime des séjours détox depuis plusieurs années, recommande d'évincer d'abord les protéines animales, puis végétales. Ensuite ce sont les laitages qui passent à la trappe, suivies des céréales. On prépare ainsi son organisme progressiv­ement. La veille du jour J, on ne consomme plus que des fruits et des légumes. « Cela permet d'éviter les symptômes liés à la détoxinati­on de l'organisme, tels que maux de tête, nausées, fatigue, frilosité » explique Keshar Tilouine. En fin de diète, la reprise alimentair­e se fait dans le sens inverse, des fruits jusqu'aux protéines.

Pendant toute la durée de la cure, prenez le temps de faire de l'exercice, ne serait-ce qu'un peu plus de marche chaque jour. L'activité physique provoque une augmentati­on de la circulatio­n sanguine et par conséquent l'oxygénatio­n de l'organisme et un meilleur filtrage du sang. Profitez aussi de moments de calme et de repos car la relaxation stimule toutes les fonctions végétative­s de l'organisme, notamment la digestion. Dans ses séjours, Keshar associe yoga, méditation, marche et massage à un régime adapté, sans oublier quelques techniques de purificati­on yogiques et ayurvédiqu­es qui optimisent les effets de la cure. « Tout cela est complément­aire. Corps et mental se reposent, se purifient et se ressourcen­t en même temps ! »,

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