UNE EXPÉRIENCE PILOTE à LA PITIÉ-SALPÊTRIÈRE
Depuis 4 ans, Sofia Mouton-perenyi donne des cours de yoga à l'hôpital universitaire de la Pitié-salpêtrière, dans une structure spécialisée dans l'obésité.
• Vous donnez des cours en milieu hospitalier, à qui s'adressent ces cours ?
Ces cours sont destinés à des diabétiques et à des personnes souffrant d'obésité. Je fais partie de l'association Yoga Solidaire qui a signé un accord avec la Pitié-salpêtrière. Chaque semaine j'encadre la pratique d'une douzaine d'élèves entre 30 et 65 ans. Faire du yoga vient en complément de leurs traitements, et est vécu comme un élément positif de la guérison.
• Adaptez-vous la pratique aux patients obèses ?
Je commence la séance par une brève discussion pour m'enquérir de leur état de santé. Puis le cours se poursuit par des exercices de respiration. Viennent alors les postures qui sont généralement plus fluides que dans une pratique classique. J'emploie beaucoup les chaises ou les murs pour les postures d'équilibre. Je fais en sorte que les élèves ne restent pas trop longtemps sur chaque asana car leurs articulations sont plus fragiles. Dans ce type de cours thérapeutique, il est important d'interagir constamment avec les élèves. L'enseignant doit s'adapter à chaque anatomie et à tout ce qui peut limiter les mouvements : une opération chirurgicale ou des problèmes d'articulations.
• Quels bénéfices ces patients retirent-ils du yoga ?
Ils estiment qu'intégrer cette pratique dans leur vie quotidienne leur apporte une vraie clarté mentale. Ils disent souvent qu'ils ne pourraient plus s'en passer. Très enthousiastes, ils prennent vite l'habitude de faire des exercices de respiration et quelques mouvements au réveil. Ces personnes malades qui viennent en hôpital de jour saisissent également cette occasion pour faire du lien social et ainsi rompre leur isolement. Enfin, ils se servent du yoga comme d'un outil d'observation de leur propre corps. Un outil leur permettant d'établir une connexion plus profonde avec eux-mêmes.