RETROUVER ÉNERGIE ET GOÛT À LA VIE

La dépression nous vide de tout, de force, d’envie, de désir. Des postures de récupération, puis d’ancrage et de force peuvent aider à enclencher un processus de dynamisation.

jJe tends l’oreille car la voix de Vincent est faible. Il ne parle pas, il murmure. Il est effondré sur le fauteuil, la tête penchée, les épaules rentrées. Jeune trentenaire, Vincent n’a plus aucune énergie ! Depuis plusieurs mois, Vincent ne va pas bien. Des troubles du sommeil, l’absence d’envie de faire quoi que ce soit. Une fatigue qui l’envahit totalement. « J’ai un poids sur les épaules, je n’ai plus de force dans les jambes, mon ventre est vide. Je ressens une énorme tristesse qui m’habite à 10/10. Le matin, tout me coûte, le moindre effort est surhumain. Je n’y arrive plus. J’ai pris des antidépresseurs, ça m’a fait un peu de bien, mais là plus rien. Avant j’adorais lire. Mais aujourd’hui, même regarder un film m’est difficile ».

Le diagnostic est évident : plus aucune énergie, l’absence de désir, de plaisir, de capacité à se concentrer, des troubles du sommeil et un retrait social signent la dépression. Une vraie maladie, pas juste un coup de blues ou de la tristesse normale. Vincent craque depuis plusieurs mois suite à une accumulation de difficultés : professionnelles, sentimentales, familiales et financières pour couronner le tout ! Je lui propose tout d’abord un bilan, pour voir s’il n’y a pas des carences en vitamines B6, B9 et B12, quels sont les taux de cortisol, de DHEA, de fer et de zinc car tout cela peut manquer suite au stress ou un manque d’apport.

Puis, je lui propose un travail postural en deux phases. Tout d’abord des postures de « récupération », comme la posture allongé, celle des genoux à la poitrine et yoga mudra. Puis, lorsqu'il ressentira un peu plus d’énergie, des postures d’ancrage et de « dynamisation » comme le guerrier I et l’arbre. Au début même les postures au sol requirent un effort de la part de Vincent, mais je sens qu’il est assez motivé pour refaire ces postures chez lui. Au fil de nos rencontres je sens sa situation s’améliorer et je lui propose de passer à la phase d’ancrage et de dynamisation. Vincent n’est pas tiré d’affaire, mais je vois bien qu’il a enclenché la dynamique qui pourra lui redonner énergie et goût à la vie.