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Si dans l'orthodoxie brahmanique la naissance dans une certaine « classe socio-religieuse » (varna) détermine l'accès au salut, dans la vision tantrique de la délivrance, la possibilité d'atteindre le salut n'est pas déterminée par ce type de hiérarchie. Femme ou homme, nés dans le haut de la hiérarchie sociale (brahmane) ou au plus bas de l'échelle (sudra), c'est l'engagement sans faille dans la pratique spirituelle (sadhana) qui assure le salut. L'essence divine qui sommeille dans chaque être est susceptible d'être éveillée par une multitude de voies. La répétition de formules sacrées, la réalisation méthodique des rituels, le travail rigoureux sur le corps, l'absorption totale dans la méditation ou la contemplation de la beauté dans l'expérience esthétique, sont autant de moyens pour accéder à l'expérience de la libération. Le seul prérequis pour le culte tantrique est l'initiation (diksa) auprès d'un maître (guru). Plusieurs techniques permettent alors à l'adepte de s'immerger rituellement dans l'essence même de la divinité. Citons par exemple