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DEPUIS PLUSIEURS mois, le monde tel que nous le connaissons est mis sur pause pour endiguer la pandémie de coronavirus. Celle-ci met en lumière ce que les écologistes et les yogis nous enseignent, chacun à leur manière : l'interconnexion du vivant. Bien que l'écologie ait contribué à rendre cette idée plus familière, la conception d'une humanité une et interdépendante pouvait nous sembler jusqu'à récemment au mieux confuse et peu tangible, au pire un peu naïve, comme un vague mantra idéaliste. Nous avons pourtant aujourd'hui le rappel glaçant que ce qu'il se passe dans un marché à Wuhan, en Chine, peut avoir des effets dramatiques à Paris, à Delhi, à New York.
Les pandémies récentes, qui se succèdent à un rythme de plus en plus soutenu, ont un point commun : leur genèse. La majorité des virus à leur origine nous ont été transmis via des animaux (généralement) sauvages, notamment par la chauve-souris. La déforestation, l'urbanisation et l'industrialisation détruisent les habitats naturels des animaux sauvages et en particulier de la chauve-souris, « réservoir de virus ». Elles modifient les équilibres entre espèces et les poussent à se rapprocher de plus en plus de nous. Ceci aide le virus à muter et à s'adapter, jusqu'à infecter l'homme. Si la propagation du virus entre les hommes a clairement mis en lumière à la fois la connexion et la fragile interdépendance des humains, sa transmission originelle de l'animal à l'homme montre les conséquences de nos modes de développement écocides. La transmission du virus à l'homme montre très concrètement que la préservation des vies humaines est étroitement liée à celles des existences non-humaines.
Face à ce constat, comment nous armer pour agir au mieux ? Comment dessiner le chemin vers l'action juste ? L'écologie nous offre une compréhension intellectuelle de cette interdépendance, indispensable pour définir au mieux nos comportements individuels et collectifs, pour préserver la planète. Je suis néanmoins persuadée que l'élan pour l'action, la détermination à aller vers le changement, ne peuvent être nourris que par l'expérience personnelle, incarnée, vécue dans nos corps, de l'interconnexion du Vivant. La pratique du yoga nous invite à faire l'expérience intime et charnelle de ce lien, à éprouver de façon sensible cette relation entre tout ce qui existe, cette unité primordiale derrière la multiplicité des formes du vivant. En rendant palpable et concrète notre place à la fois individuelle et collective dans cet écosystème complexe qu'est le vivant, le yoga nous invite à aborder nos fragiles existences, notre rapport au monde et aux autres avec humilité, reconnaissance et compassion.