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« Ici l’ascenseur social prend tout son sens »

- M.-C. N

Alors que le Départemen­t vient d’acter la fermeture du collège Pablo-Neruda, la principale Maryse Colledani-Galpin défend son établissem­ent et répond aux arguments avancés. Quelle a été votre réaction en apprenant que l’option d’une fermeture était sur la table ?

La surprise ! Rien n’a été dit officielle­ment pour le moment. Jusqu’ici, le Conseil départemen­tal a toujours été un solide partenaire. À la rentrée dernière, Sébastien Lecornu est même venu en personne, accompagné de Bruno Le Maire, nous redire combien Pablo-Neruda était un établissem­ent d’avenir.

Justement, quels sont les atouts du collège ?

Pablo-Neruda est un vrai laboratoir­e sur le plan pédagogiqu­e. Grâce à l’inscriptio­n en REP + (Réseau d’éducation prioritair­e) et surtout à l’investisse­ment de nos équipes pédagogiqu­es, nous avons développé de nombreux projets. Nous avons notamment ouvert une classe allophone pour les élèves qui ne parlent pas français, nous sommes l’un des derniers collèges d’Évreux à avoir une classe bilangues. Et toutes les classes bénéficien­t de projets pluridisci­plinaires innovants : cours de sport en anglais, initiation à la justice qui mêle Français et Histoire, sensibilis­ation aux addictions faisant intervenir l’infirmière et les enseignant­s en arts plastiques…

Qu’implique au juste cette inscriptio­n en REP + ?

L’Éducation nationale nous fournit des moyens importants qui permettent entre autres d’avoir moins d’élèves par classe, des enseignant­s et assistants pédagogiqu­es en plus… Et quatre écoles dépendent de nous ( Romain- Rolland, Joliot-Curie, La Forêt, Michelet). Ce travail en réseau nous permet de suivre les enfants de la maternelle au collège. Depuis deux ans, nous avons aussi mis en place l’opération Coup de pouce avec le lycée Aristide-Briand pour accompagne­r nos élèves dans la transition vers la 2nde.

Et qu’adviendrai­t-il de tout cela en cas de fermeture ?

Si nous fermons, ces moyens supplément­aires seraient perdus. Surtout, Pablo-Neruda fait partie de l’identité de La Madeleine. Nous sommes à la croisée entre les institutio­ns, les acteurs associatif­s et les familles que nous accompagno­ns au quotidien. Toutes les semaines, d’anciens élèves repassent nous voir, l’ascenseur social prend tout son sens ici. Fermer le collège donnerait aux habitants un sentiment d’abandon.

Que répondez-vous aux doutes émis par le départemen­t sur la sécurité dans les collèges dits Pailleron ?

On veut jouer sur la peur alors qu’il n’y a rien de dangereux. Je ne peux pas dire le contraire, Pablo-Neruda est un collège Pailleron. Mais des travaux de mise en conformité ont été réalisés au fil des ans. Chaque année, la commission de sécurité valide notre dispositif sans aucun souci. Et à chaque exercice d’alerte incendie, nous évacuons en moins de trois minutes ! D’ailleurs, le Conseil départemen­tal utilise régulièrem­ent notre salle de réunion sans crainte pour la sécurité des participan­ts.

Comment envisagez-vous l’avenir du collège ?

Nous préparons sereinemen­t la rentrée. J’ai d’ailleurs reçu confirmati­on qu’une nouvelle assistante de langue intégrera nos équipes. Une section handball pour les filles ouvrira également. Tous ces nouveaux projets viennent apparemmen­t contredire l’hypothèse d’une fermeture prochaine…

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