Une finale de rêve
Entre ÉVREUX et LE PORTEL, l’amitié dure depuis des années. Mais cette fois, les deux clubs s’affrontent pour une place en Pro A, plus connue par l’ALM depuis 2001.
Cette saison 2015/2016 des Jaune et Bleu est unique, et le deviendra davantage s’il y a accession dans l’élite vendredi soir ou dimanche après-midi. Il y a neuf mois, quand Laurent Pluvy débarquait sur les bords de l’Iton, on ne savait pas trop à quoi s’attendre, sinon à un basket offensif prôné par l’ancien meneur de jeu de Villeurbanne. Cinquante matchs plus tard, toute une ville est conquise par son ALM spectaculaire et chaleureuse. La salle omnisports est en ébullition depuis le début des play-offs et jouera sa place en Pro A dès ce soir face aux Verts d’Éric Girard.
Entre les deux clubs, les rencontres ont toujours été serrées, tendues, spectaculaires. Rien que cette saison, les deux formations se sont déjà affrontée à six reprises ! Quatre fois en Leaders Cup, où Évreux s’est imposé en quart de finale retour de 14 points, puis deux fois en championnat avec chacun une victoire à l’extérieur. Mais de ces confrontations, on se rappelle surtout ce quart de finale de play-off épique en 2012/2013, lorsque la bande à Wood, sous la houlette de Rémy Valin, avait réussi l’exploit d’aller égaliser dans le Nord en gagnant d’un petit point ( 81- 80) avant de remporter la belle à Jean-Fourré. Rebelote l’année suivante, tou- jours en quart, avec cette performance encore plus incroyable lors du match d’appui au Portel (75-74).
Première montée en 1995
Autant le dire, le génial public nordiste veut sa revanche, et a de vraies armes à faire valoir face aux Ébroïciens. Notamment une grande confiance sur sa défense, qui a seulement encaissé 68,5 points en moyenne depuis le début des play-offs.
L’ESSM a également été très bonne à l’extérieur, avec des victoires de prestige à Bourgen-Bresse en quart (+ 19 pts à l’extérieur !) et en demi contre Fos/Mer, 2e de saison régulière. Avec des top players comme l’élégant Benoît Mangin, le massif pivot Donaldson ou encore les shooteurs Chathuant et Mosley, les Vert possèdent des atouts capables de contrer l’armada offensive de l’ALM, qui ne rêve que d’une chose : redonner à toute une ville la fierté d’être en Pro A.
Cela fait maintenant quinze ans en effet qu’Évreux n’a plus connu l’élite du basket français, après l’avoir fréquenté pendant six années. La première et dernière montée du club eurois au plus haut niveau remonte à 1995, l’équipe était alors dirigée par Michel Veyronnet et emmenée par un certain Bruce Bowen, qui allait devenir en 2000 champion NBA avec les Spurs de San Antonio. La suite en Pro A sera marquée par l’époque de l’inoubliable Jean-Marc Kraidy, mais aussi les fidèles Américains James Banks et Claude Williams. Une époque lointaine, qui aurait pu être un peu moins longue si les règlements de la Ligue avaient été les mêmes qu’aujourd’hui.
Personne n’a en effet oublié cette finale à Bercy en 2005 face à Brest (67-77), alors 1er de saison régulière et certain de monter. Évreux s’était incliné, et l’accession était revenue au SPO Rouen, 2e du championnat. La Madeleine a l’occasion de prendre sa revanche cette semaine, et cerise sur le gâteau, de monter en Pro A alors que Rouen et Le Havre font le trajet inverse !
Évreux en ébullition
Pour cela, la bande à Joe Burton devra se montrer solidaire qu’elle l’a été cette saison, mais également conquérante et solide face une équipe physique du Portel, arrivée dès hier midi en Normandie. L’avantage du terrain, malgré les bons résultats des Nordistes à l’extérieur, aura également son importance. Car depuis vendredi, tout Évreux ne parle que de ça, n’attend que cela. La billetterie a été prise d’assaut et les dernières places devraient être vendues ce soir à 17 h à Jean-Fourré.
Pour ceux qui n’auraient pas de billets, le bar le Matahari retransmettra le match sur écran géant ce mardi, mais également vendredi via Ma Chaîne Sport qui diffuse l’intégralité de la finale à partir de 19 h. Après la montée des volleyeuses en Ligue A, l’ALM est maintenant à deux matchs de faire chavirer Évreux, prête à être en liesse vendredi ou dimanche place de l’Hôtel-deVille. Mais le plus dur arrive, et nos chevaliers ébroïciens doivent encore conclure cette saison magique. Place au combat.