Eure Infos

Dans la légende !

Au terme d’un scénario d’anthologie, l’ALM s’est qualifiée pour la finale de Pro B, notamment grâce à une égalisatio­n venue d’ailleurs de Bastien Pinault sur le buzzer. Retour sur une soirée qui restera à jamais gravée dans les mémoires ébroïcienn­es.

- S.T Photos : T.E * Notre rubrique basket continue en page 40.

Qu’on se le dise, cette page ne sera pas suffisante pour résumer la folle soirée vécue par les spectateur­s de cette demi-finale face à Boulazac. On pourrait même déjà en écrire un livre, tant il y eut de rebondisse­ments samedi dernier à Jean-Fourré. Tous les supporters se souviendro­nt longtemps de ce match d’appui face à des joueurs périgourdi­ns qui ont bien failli s’approprier la fête, notamment grâce à un stratosphé­rique Aurélien Salmon, 32 points à lui seul dont un improbable 8/13 à trois points.

A chaque fois, c’est lui qui a remis son équipe en selle, notamment au début du dernier quart-temps où Boulazac était mené de neuf points ( 74- 65, 30e). Ou encore en toute fin de match, lorsqu’il permettait aux siens de s’offrir quelques longueurs d’avance (89-92, 39e). C’est simple, pendant quarante minutes, l’ancien joueur du Sluc Nancy fut injouable et prenait ses responsabi­lités, quand d’autres membres de son équipe étaient alors un peu plus discrets. Notamment Franck Hassell, l’excellent pivot US, très vite sanctionné de trois fautes dans le second quart et qui l’empêchait alors de défendre sur Joe Burton. « Ça a été un tournant dans ce match » assurait en conférence de presse d’après-match l’entraîneur adverse Antoine Michon.

Jusque-là, les deux formations avaient fait jeu égal, et étaient parties sur les mêmes standards offensifs que lors des deux premiers matches. Boulazac prenait les devants dans le premier quart (9-14, 11-18), avant que Costen- tin dégaine à longue distance et donne l’avantage aux Ébroïciens pour la première fois de cette très longue soirée (22-21, 7e).

Un Keita des grands soirs

Le mano-à-mano venait de s’engager, et on assistait alors à des phases de jeu parfois époustoufl­antes, comme ce magnifique alley-oop de Drouault pour Keita (34-33, 14e), suivi de trois shoots à trois points de Sanchez et Carter pour le BBC et un autre pour Reed (38-39, 15e). La fer- veur montait d’un cran dans ce brasier de Jean-Fourré et à la pause, les deux équipes étaient au coude-à-coude (49-51), avec déjà 100 points inscrits !

L’insolente réussite de Boulazac faisait peur, et heureuseme­nt pour l’ALM, elle s’éteignait légèrement après la pause. Les hommes de Laurent Pluvy en profitaien­t et passaient progressiv­ement devant (57-55, 65-62) avant qu’un énorme Mathis Keita inscrive deux paniers derrière l’arc juste avant le dernier opus (71-65, 30e). Le meneur fut d’ailleurs un des artisans principaux de la victoire, réalisant sans aucun doute son plus beau match en deux ans sous le maillot ébroïcien (20 pts, 6 rb, 6 pd).

« Le panier de sa vie »

On assistait ensuite à un dernier quart sous haute tension, rythmé par de nombreux shoots à trois points des deux côtés, et donc de la part de Salmon tout proche de gagner à lui seul la partie. Seulement voilà, en face, les Jaune et Bleu n’abdiquaien­t à aucun moment, et offrirent une fin de match des plus stressante­s, mais aussi inoubliabl­e avec cet épique final qu’on connaît désormais tous. Alors qu’il restait une minute à jouer, Drake Reed ne tremblait pas pour inscrire un 3/3 aux lancers francs (92-92), mais Kevin Corre redonnait l’avantage, avant que Reed encore lui n’égalise (9494). Temps mort, puis deux lancers de Jackson (94-96). Il reste alors 9 secondes au compteur, et là, l’irréel se produisit.

« Un panier comme celuilà, tu ne le prévois pas. Même dans ses plus beaux rêves, Bastien (Pinault) ne l’aurait pas imaginé » souriait Laurent Pluvy après la rencontre. « Avant cette dernière possession, j’ai laissé le choix à Joe, soit il tapait dans la raquette pour aller en prolongati­on, soit il donnait la balle vers l’extérieur pour la gagne. » Big Joe choisissai­t la deuxième solution, Walker manquait son tir à trois points, mais Bastien Pinault récupérait la balle et shootait d’ins- tinct à une main de derrière la planche sur le buzzer (voir page 40). Toute la salle retenait son souffle pour attendre la décision des trois arbitres, qui validaient cet incroyable panier.

Jean-Fourré explosait de bonheur, la salle était en fusion. Plus rien ne semblait pouvoir arriver à l’ALM. En prolongati­on, le Pistolero Pinault dégainait à trois points (105-101, 42e) avant que Burton et Walker terminent le travail (114-107). Au terme de 45 minutes de folie, Évreux était donc qualifié pour la finale, ce qui n’était plus arrivé depuis onze ans. Un rêve éveillé comme on en vit peu en tant que sportif, mais aussi comme spectateur.

Parfois intouchabl­e, l’ALM continue de rétablir des situations improbable­s grâce à un collectif exceptionn­el. « Il n’y a plus de superlatif­s, les gars sont incroyable­s, ils n’ont pas de limites…L’histoire est trop belle, elle ne peut pas se terminer autrement que par l’apothéose » confiait ainsi Laurent Pluvy après la rencontre. Les Jaune et Bleu ne sont en effet qu’à deux victoires du Graal, cette montée en Pro A que toute une ville attend depuis maintenant 15 ans. Tous ces signes, ces revirement­s de situation et cette chance provoquée laissent augurer d’un heureux présage pour la saison prochaine. Reste maintenant Le Portel…Vivement ce soir !

 ??  ?? Le capitaine Guillaume Costentin et toute la salle Jean-Fourré peuvent exulter et lever les bras à l’unisson : l’ALM aterrassé Boulazac et file en finale de Pro B.
Le capitaine Guillaume Costentin et toute la salle Jean-Fourré peuvent exulter et lever les bras à l’unisson : l’ALM aterrassé Boulazac et file en finale de Pro B.
 ??  ?? Auteur de son meilleur match avec l’ALM, Mathis Keita s’envole vers le panier de Boulazac : la légende est en marche.
Auteur de son meilleur match avec l’ALM, Mathis Keita s’envole vers le panier de Boulazac : la légende est en marche.

Newspapers in French

Newspapers from France