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Pinault, le tir d’une vie

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D’ailleurs, ou plutôt de derrière le plexiglas, le pistolero ébroïcien ayant récupéré dans une improbable position un rebond sur l’airball à 3 points de Walker. La suite ? Un instant de grâce qu’on pourrait revoir des dizaines de fois sans s’en lasser, tant cette trajectoir­e par-dessus le panier, qui retombe dans le cercle de façon magique après avoir suspendu son vol, demeurera gravée dans les mémoires pour quelques décennies.

« Si on m’avait dit que dans ma vie, je marquerais le panier de l’égalisatio­n à la dernière seconde d’une demi-finale de play-offs, de derrière le «plexi» » souriait à n’en plus finir l’ancien Palois en conférence de presse. Un bonheur contagieux que le jeune homme de 22 ans avait pourtant du mal à décrypter. « Franchemen­t, ça ne s’explique pas. Ce genre de situation se présente une fois par an à l’entraîne- ment, et encore ! Personnell­ement, je me souviens en avoir marqué un comme ça en séance cette saison, et surtout avoir tenté ce geste pour déconner quand j’étais gamin. Mais c’est tellement rare… »

« Gamin, je tentais ça pour déconner »

Un geste à la fois fou et féerique, donc, qui aura fait s’égrener tous les superlatif­s dans les travées d’une salle omnisports au summum de la liesse quand les arbitres validèrent ce shoot retombé après le buzzer, mais bel et bien décoché avant le coup de sifflet final. Malmené par une adroite formation de Boulazac, Évreux pouvait donc arracher une prolongati­on et foncer vers une finale que Bastien Pinault imagine encore sublime. « J’ai déjà vécu un PauLimoges à Beaublanc. Mais là, une telle ambiance dans une si petite salle aussi blindée, c’est hallucinan­t, j’en avais les oreilles qui sifflent tellement il y avait de bruit. Quand tu joues devant un public au bord de l’explosion comme samedi, tu es survolté. »

Et dire que l’intéressé se trouvait de son propre aveu au fond du trou depuis de longues semaines, lui qui restait depuis neuf matches sur une moyenne de 4,4 pts et 16 % à 3 pts, bien loin de ses standards des trente premières journées (8,3 pts et 39 % derrière les 6,75 m). « Ça fait deux mois que je m’envoie des séances de shoot comme un malade pour corriger ça. Je ne rate rien quand je suis seul à la salle, et en match, je ne fais que des «gamelles». C’est la première fois de ma carrière que ça arrive. » Samedi dernier, preuve d’une confiance retrouvée, c’est toutefois encore lui qui ouvrit le chemin du succès en prolongati­on d’un tir à trois points bien aidé par deux rebonds étonnants sur l’arceau ( 103- 99, 43e). Rien que pour tout ça, Bastien Pinault est entré dans l’histoire de l’ALM… D.E Photos : T.E

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