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Ils créent la vidéo du futur

Trois jeunes entreprene­urs mettent au point un logiciel de vidéo qui permettra d’identifier et acheter chaque objet en cliquant directemen­t dessus. Le tout sans interrompr­e le film.

- M.-C. Nouvellon

La vidéo du futur pourrait bien voir le jour à la base 105 d’Évreux. C’est le pari qu’on fait Julien Capra, Marc Décombras et Rémy Villecroze. Ces trois jeunes entreprene­urs sont à l’origine de Watiz, l’une des nouvelles pousses de la pépinière de start-up Normandy Connexion.

Leur idée ? Permettre de s’acheter la montre portée par James Bond ou le même sac à main que Kim Kardashian en un clic directemen­t sur l’image du film que l’on est en train de regarder.

« Le projet est venu d’un constat tout simple, explique

Julien. Un jour, en regardant une pub pour cafetière, ma mère a eu le réflexe de cliquer dessus et m’a demandé pourquoi elle ne pouvait pas avoir les informatio­ns sur le produit » raconte-til. De 7 à 77 ans, toucher l’écran est aujourd’hui devenu instinctif pour tout le monde ou presque.

Un défi technique

Le principe est peut-être simple mais son applicatio­n…

technique ! « En soit, nous n’inventons rien, précise

Julien. Le vrai challenge est de combiner plusieurs technologi­es pour créer une solution à la fois facile à utiliser et ergonomiqu­e ».

Premier défi : détecter l’objet voulu le plus précisémen­t possible. La technique de base existe déjà, mais sur une image fixe. La montre de James Bond, elle, apparaîtra dans le film sous différents angles et qui plus est en mouvement !

Deuxième étape : constituer une base de données suffisamme­nt large pour que la recherche lancée ne confonde pas, par exemple, la belle Rolex de l’espion avec - au hasard - celle d’un certain ancien président.

Sortie prévue en 2019

Après plusieurs mois de travail, Marc et Rémy, tous deux ingénieurs en traitement de l’image, ont mis au point une version bêta du logiciel. « Nous avons développé une applicatio­n sur quelques vidéos, il faut maintenant

réussir à automatise­r tout

ça » poursuit Julien. Les trois associés tablent sur 2019 pour la sortie de Watiz. Cet été, deux stagiaires viendront leur prêter main-forte dans ce projet un peu fou.

Évreux plutôt que Paris

En attendant, l’équipe prend ses marques à Évreux. « L’avantage de travailler ici à la pépinière, c’est que nous avons un accompagne­ment plus facile et personnali­sé, se félicite Julien. À Paris, les interlocut­eurs sont beaucoup moins disponible­s et nous aurions eu moins de visibilité qu’ici ».

Cette visibilité pourrait leur être utile dans la recherche de débouchés commerciau­x. «À terme, on espère avoir des clients qui paient pour voir leurs produits référencés chez nous » prévoit Julien. À l’image des moteurs de recherche, les revenus viendraien­t donc des marques prêtes à investir pour que leurs résultats apparaisse­nt avant celui du concurrent.

« Les possibilit­és sont multiples, avance Julien. On peut aussi imaginer des applicatio­ns dans le domaine de la sécurité pour faire de la reconnaiss­ance faciale ». Une idée qui pourrait bien intéresser leur voisin de la base 105.

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Pour mener leur projet à bien, Rémy Villecroze, Marc Décombras et Julien Capra ont décidé de créer leur start-up dans la pépinière d’entreprise­s d’Évreux.

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