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« On ne dormait pas de la nuit »

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Sur les rivages du Blue Moon, la mer est agitée. Elle brasse même colère et rancoeur.

« À l’intérieur, ça va. Mais ça dégénère dès que les clients sortent sur le trottoir ou le parking en face. Trois fois, j’ai retrouvé les vitres de ma voiture cassées » témoigne Eric, proche voisin de la discothèqu­e. Et, à ce titre, invariable­ment réveillé le week-end à cinq heures du matin.

Pour autant, il ne veut pas sacrifier à la délation et dénoncer les gérants auprès de la mairie.

De l’autre côté de la rue, le son de cloche est différent. « D’ailleurs, depuis que Guy Lefrand a signé son arrêté, c’est beaucoup plus calme »

Auparavant, selon notre interlocut­eur, les bagarres étaient monnaie-courante, parfois d’une violence rare : un jeune a été abandonné sur le trottoir, plongé dans le coma ; un autre s’est fait volontaire­ment rouler dessus. « Sans compter les gens qui urinent sur les murs et laissent leurs déchets devant nos portes »…

Trois policiers agressés

Arrivé en 2006, ce couple plutôt tranquille n’aspire, désormais, qu’à une seul chose : déménager !

« Au début, on a essayé de discuter avec le patron. Pour nous calmer, il nous a offert une carte VIP » évoque le mari qui, à l’origine, sollicitai­t un service d’ordre digne de ce nom, capable de canaliser la clientèle. Peine perdue.

Car au fil des mois, le tapage est allé crescendo, les dégradatio­ns se sont multipliée­s. « Le portail de la voisine a été défoncé à cinq reprises, toutes les boîtes aux lettres de la rue ont été saccagées »

Parfois, ce sont les policiers qui se retrouvent dans la ligne de mire des « fêtards ». « Au printemps, trois fonctionna­ires ont été agressés » évoque le couple qui tient à garder l’anonymat. Car le patron, Luc Buisson, peut user de méthodes d’intimidati­on. « Parfois, au volant de sa voiture, il me frôle »

S’ils ont retrouvé le sommeil - « avant, on ne dormait pas de la nuit » -, l’homme et la femme ont connu leur lot de frayeurs. Limite insécurité totale (sic) !

« Quand on revenait de soirée, il n’était pas rare de croiser des gens camés ou fortement alcoolisés en train de cuver devant notre porte. Leur état pouvait les rendre vraiment dangereux » Mais quand ils ont relaté tous ces faits au gérant, les riverains se sont vus répondre : « Vous n’avez qu’à déménager »

Aujourd’hui, ils sont à deux doigts de boucler leurs valises…

A.G.

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