Dealer en herbe

C’est peut-être la jeunesse du prévenu qui l’a mal « conseillé » dans son approvisionnement à Évreux. Domicilié à Mantesla-Jolie, Kasmi El Hassan (20 ans) voulait, dit-il, « éviter les arnaques » des dealers de son quartier.

Le 26 février, il venait d’acheter pour 200 euros de résine de cannabis, à La Madeleine, lorsqu’il se trouva pris dans un contrôle d’identité, en possession de 61,20 grammes et d’un couteau servant à découper des doses pour la revente.

« Tout son RSA y passait », note la présidente à qui il avoue une consommation de « 14 à 15 joints par jour, à l’époque. »

Comme il vient de trouver un stage en centre hippique, dans l’Eure et qu’il lui faut conduire sans fumer de cannabis (le T.H.C reste présent pendant trois semaines dans le sang !), le jeune prévenu annonce qu’il… essaie d’arrêter. Il n’en prend plus que trois !

Pour une « première », c’est la totale avec tous les ingrédients du trafic de stupéfiants (transport, acquisition, usage, etc.), mais aussi un « port d’arme » remarqué par le procureur Yves Dupas qui constate l’évidente nécessité de vendre le cannabis : le budget mensuel est trop mince pour assurer la consommation avouée.

Il faut donc un trafic rémunérateur, mais le magistrat souligne surtout « les conséquences majeures encourues par cette consommation sur la santé psychique et l’emploi » du Mantois. La prison avec sursis est demandée.

Me Christelle Beauvalet plaide que la peine infligée ne doit pas handicaper une insertion dans un « programme jeune » entrepris pour accéder aux intérims, donc à l’insertion sociale.

Le tribunal annonce qu’il serait amené à prononcer trois mois de prison ferme si Kasmi n’exécute pas un travail d’intérêt général de 140 heures, dans un délai de 18 mois.