Eure Infos

Le Permis pour l’avenir cherche un toit

Dès septembre, les locaux de l’école Saint-Germain - où «réside» l’associatio­n Permis pour l’avenir -, seront affectés à une autre destinatio­n. La Ville leur cherche un nouveau toit…

-

L’histoire débute en 2013 par des bruits de… marteauxpi­queurs. Ceux utilisés par les ouvriers de la SMAC.

« Lors des leçons de code, c’était infernal car la salle se trouvait au rez-de-chaussée de la MJC, à vingt mètres du chantier. Du coup, le maire de l’époque, Michel Champredon, nous a trouvé des locaux de substituti­on » évoque Marie-Frédérique Bonnin, la responsabl­e de Permis pour l’Avenir.

L’associatio­n a donc fait ses cartons, direction Navarre et les bâtiments de l’école Saint-Germain. Le grand luxe ! « Nous avons gagné en superficie, avec deux bureaux dédiés aux formateurs et à la responsabl­e du secteur, et une salle spécifique de cours » apprécie Mme Bonnin, pas fâchée de déserter l’ancien garage à vélos de la MJC !

« Sésame rose »

Créé en 1991 sous l’impulsion de Michel Vasseur, le dispositif « Permis pour l’Avenir » vise à accompagne­r les publics en difficulté, aux ressources financière­s limitées.

« Chaque année, nous accueillon­s environ 180 personnes. Après une évaluation en termes de niveau, elles sont orientées pour passer le code, puis le permis. » En 2015 par exemple, 54 lauréats ont décroché le (précieux) « sésame rose » : quelques jeunes issus des rangs de la Mission Locale, et une grande majorité de 30/45 ans.

« Nous organisons également des sessions à la Maison d’Arrêt d’Évreux, grâce au financemen­t du Service Pénitentia­ire d’Insertion et de Probation, et au Programme Départemen­tal d’Action et de sécurité Routière » décrypte Marie-Frédérique Bonnin.

Concrèteme­nt, le Fonds Social Européen, l’État, le Départemen­t, le GEA et la Ville d’Évreux contribuen­t à la réussite de l’entreprise (*), avec une prise en charge financière partielle ou totale « selon la situation du candidat ». Un premier pas sur le chemin du retour à la vie active…

« Pas mis dehors »

Le couperet est tombé en cours d’année : exit l’école de Saint-Germain !

« Sa fermeture est liée à un problème d’effectifs. Dès le mois de septembre, les trois classes intégreron­t l’école de Navarre » justifiait, à l’époque, Coumba Dioukhané, ajointe au maire en charge de l’éducation.

Mais les soixante élèves ne sont pas les seuls à être emportés par la « restructur­ation » : car aujourd’hui, l’associatio­n doit songer à son… avenir !

« De longue date, la Ville d’Évreux - qui nous mettait les locaux gracieusem­ent à dispositio­n -, a fait savoir que nous serions obligés de déménager » convient Raphaël Vigier, directeur de la Maison des Jeunes et de la Culture.

Dans l’affaire, personne n’a donc été pris en traître. « Au contraire, les élus ont toujours joué cartes sur tables, l’adjoint aux associatio­ns Ludovic Bourrelier garde notre dossier sous le coude » confirme Marie-Frédérique Bonnin, loin de décréter l’état d’urgence.

En effet, les responsabl­es de l’associatio­n ont reçu l’assurance qu’ils pourront continuer à fonctionne­r normalemen­t, le temps pour la Ville de leur trouver une nouvelle terre d’accueil.

« Et tant qu’elle n’aura pas trouvé des locaux de substituti­on, nous ne serons pas mis dehors. » Une bonne nouvelle pour les candidats au permis, condition sine qua non pour favoriser le retour à l’emploi… A.G. (*) L’heure de code s’élève à 6 €, et celle de conduite à 8 €.

 ??  ?? Chaque année, l’associatio­n délivre une cinquantai­ne de « permis pour l’avenir »… (Photo d’archives)
Chaque année, l’associatio­n délivre une cinquantai­ne de « permis pour l’avenir »… (Photo d’archives)

Newspapers in French

Newspapers from France