Zézé en route pour Rio
Son rêve devient réalité. Mickaël Zézé, licencié au Val-de-Reuil Athlétique Club (le VRAC) depuis 11 ans, est en route pour Rio. Zézé, c’est l’un des meilleurs sprinteurs français. Un coureur explosif, qui « déteste l’endurance » mais atteint 10 secondes 21 dixièmes aux 100 mètres. Même s’il ne participe pas aux 200 m en individuel comme il l’espérait, Zézé garde le sourire… Plus qu’un rêve, qu’est-ce que représente la qualification pour vous ?
Tant que je ne serai pas au Brésil, je ne réaliserai pas. C’est un objectif que j’avais dans ma tête depuis quatre ans, et plus encore. Parce que voilà, les JO c’est quelque chose d’énorme. Toutes ces années de souffrance sur la piste où tu te dis « mais pourquoi je fais ce sport ? ». Et là se dire que j’y vais, c’est quand même quelque chose de grand, de génial, je ne sais même pas quelle émotion je pourrais ressortir par rapport à ça.
Au-delà de votre blessure, quelles ont été les difficultés pour ces qualifications ?
Bien sûr il y a eu la blessure mais j’ai su remonter la pente. Et cet hiver il y a eu vraiment le moment où j’ai fait une très grande performance sur 200 m derrière Christophe Lemaitre. J’ai fait la quatrième meilleure performance mondiale et je me suis dit : « Il y a quand même quelque chose à jouer en individuel cet été. » Malheureusement, ça n’est pas arrivé. Je ne suis pas sélectionné en individuel. La joie est moins grande. Je suis un compétiteur, je veux toujours plus. Mais malgré tout l’objectif c’était d’être à Rio et j’y suis, c’est très grand.
D’autant qu’il y a quelque chose à jouer pour vous à Rio, même si l’or semble très difficile à atteindre.
L’or ça va être dur. Mais ça reste un championnat où tout est possible. Nous, on gardera la tête sur les épaules. Les compteurs seront remis à zéro.
Qu’est-ce que ça fait de courir à côté d’Usain Bolt, qui a gagné six médailles d’or olympiques et qui détient tous les records ?
Ça fait quelque chose. Quand tu cours avec lui, quand tu es dans le couloir, que tu vois la troupe partir et que tu te dis, « moi aussi je vais les suivre », c’est spécial. Le travail payera peut-être pour qu’un jour je sois à leur hauteur.
Lui aussi a été blessé. Il sera peut-être moins rapide…
On ne lui souhaite pas de problèmes. C’est mieux d’avoir une vraie compétition. On préférerait voir les Français gagner devant lui.
Il est un modèle pour de nombreux coureurs. En avez-vous un ?
Je suis très admiratif de Wilhem Belocian. C’est un ami, quelqu’un qui m’apporte beaucoup. À chaque championnat, il rapporte une médaille. Il a fait huit championnats internationaux et a remporté huit médailles. C’est quelqu’un à suivre de très près. Je pense qu’il a la bonne mentalité.
L’objectif pour Rio c’est quoi ?
Me faire plaisir. Si j’y vais c’est quelque chose, mais je pense que pour ma première participation, être finaliste ça serait énorme.
Et vos objectifs après les jeux ?
Courir en individuel. Je suis quand même un peu déçu de ce qu’ils sortent à la fédération. Certains n’ont pas fait les minima et ils y vont. Moi je les ai faits largement et je n’y suis pas. Apparemment ils veulent des médaillés. Mais c’est stupide, ils ne laissent pas de chance à la nouvelle génération.
Que vous inspirent ces Jeux ?
Il y a quatre ans, j’étais à Londres avec mes amis. Seulement un jour car c’était très cher. J’étais spectateur et je voulais être sur la piste. Cette fois, j’y suis et je pourrais en profiter pendant toute la durée. Je ne vais pas seulement regarder, on va me regarder courir.
Propos recueillis par Mathieu Langevin