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Dealer rebelle

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C’est une « fumée suspecte » émanant de son véhicule qui fit remarquer Michel Diatta (38 ans), agent commercial à Évreux.

Il semblait vouloir cacher un portable à la vue des policiers. La portière poussée violemment en blessa un, tandis qu’il en injuriait trois et se rebellait de plus en plus fort.

L’homme se trouvait en possession d’un petit sachet de cellophane contenant de la « poudre ».

La perquisiti­on, avec l’aide d’un chien, permit de déceler des « odeurs de cannabis » mais aussi, dans le garage et en plusieurs endroits, une « savonnette et demie » de résine de cannabis et diverses drogues de synthèse, comme l’ecstasy et 205 grammes de MDMA.

Malgré les obligation­s liées à son contrôle judiciaire, Diatta n’a aucun suivi médical car « il n’en voit pas l’utilité ».

La présidente doit lui rappeler six condamnati­ons pour les vols aggravés, trafic de stupéfiant­s, rébellion, abus de confiance, etc. et l’alerter : « c’est votre famille et votre travail que vous risquez de perdre ! ».

Me Karine Alexandre plaide pour les trois policiers qui ont reçu des coups de tête, des blessures aux mains et un stress important. « Cette réaction du prévenu est intolérabl­e, car il a été pris sur le fait », dit l’avocate qui réclame des dédommagem­ents.

Selon le prévenu, la drogue ne lui appartenai­t pas, comme le portable, puisqu’il dénonçait un correspond­ant surnommé « Christ » ou « Chris ».

Fils d’un diplomate reparti en Afrique, Diatta est détenu depuis deux mois et ses explicatio­ns sont peu crédibles, estime le substitut. Cette drogue trouvée n’est pas réservée à son usage personnel et il aurait pu se dispenser des violences sur les policiers.

« Quelques mois de prison supplément­aires ne le rendront pas meilleur », plaide l’avocat parisien qui ne convaincra pas le tribunal d’abaisser la peine requise.

Le prévenu écope d’un an de prison ferme, les trois policiers se voient accorder 500 euros chacun, ainsi que 450 euros pour l’ensemble.

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