Eure Infos

Sans assurance, le conducteur avait tué Florian

-

Le 20 mars 2013, Alexis d’Oliveira (25 ans) venait d’acquérir un nouveau véhicule, mais n’avait pas encore « trouvé d’assureur » lorsqu’il prit le volant.

Avec Jonathan Prévost et son frère Florian (19 ans) pour passagers, il se rendait à Évreux. Il faisait froid, il avait neigé et il roulait à plus de 100 km/heure (selon le passager survivant) lorsque, ratant un virage à SaintMarti­n-la-Campagne, le véhicule fit plusieurs tonneaux avant de s’immobilise­r dans un talus.

Florian ne répondait plus et fut transporté agonisant à l’hôpital d’Évreux. Ses blessures étaient mortelles et Alexis se dit inconsolab­le

Tandis que les vérificati­ons étaient effectuées sur le conducteur, Alexis refusa la prise de sang, prétextant sa phobie des piqûres. Mais le test salivaire suffit à montrer des « traces » de stupéfiant­s.

À part un évident défaut de maîtrise et un défaut d’assurance, le tribunal s’étonne du refus de vérificati­on sanguine. « Quelle proportion entre une petite aiguille et la douleur provoquée par la mort du copain ? » s’insurge la présidente.

« La crainte de découvrir des preuves de toxicomani­e », suggère le substitut.

L’avocate des parents de Florian proteste que le prévenu semble trop peu assumer sa responsabi­lité. Elle souligne le drame vécu par les victimes au regard de la « belle vie au Mexique » où Alexis avait, trois ans après le drame, décroché un contrat de travail.

À la barre, le prévenu regrette simplement d’avoir « provoqué ceci ».

Prison avec sursis

Le fonds de garantie automobile devra annoncer les dédommagem­ents obtenus que l’avocate espère obtenir : un total de 70 000 euros.

Marie Legall, le substitut du procureur demande l’annulation du permis de conduire, une amende et un an de prison avec sursis en notant que la sanction ne sera jamais à la hauteur de ce drame routier pour des parents effondrés (et présents à l’audience).

« La cause de l’accident n’est pas établie » plaide Me Estelle Heleine, reconnaiss­ant que le conducteur a commis l’erreur de prendre la route ce jour-là. Mais la perte de cet ami et ses contacts avec la famille endeuillée le rendent conscient, à vie, de ses fautes.

Son contrat de travail n’est entamé que de sept mois et le casier judiciaire doit rester vierge (par la non-inscriptio­n) une fois encore.

Après un mois de réflexion, le jugement est rendu : un an de prison avec sursis simple, et annulation du permis (pour six mois), ainsi que 2 500 euros d’amende.

Les époux Prévost obtiennent 11 666 euros et deux fois 30 000 euros, plus 1 000 euros (art.475-1).

Newspapers in French

Newspapers from France