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Il crée son Giverny sans monnaie

Depuis 8 ans, François Somonaire, paysagiste, partage sa passion et fait découvrir son jardin extraordin­aire aux curieux. Aujourd’hui, il souhaitera­it agrandir les lieux et fait appel aux bonnes volontés pour poursuivre son rêve.

- M.-C. Nouvellon avec C. Murray (clp)

Il faut oser pousser la porte du 12, rue de la Marne. L’entrée est discrète mais cache un petit jardin des merveilles. Tous les vendredis après-midi, François Somonaire, paysagiste, fait découvrir aux curieux ce coin de nature qu’il entretient avec passion depuis 8 ans.

Loin des bruits de la ville, au son du clapotemen­t de l’eau des bassins, l’Ébroïcien s’est constitué un havre de paix au coeur du quartier de Saint-Michel.

Une harmonie naturelle

Sa maison disparaît presque sous les plus de 1 000 espèces de plantes qui l’entourent. Récoltées aux quatre coins du monde, elles forment pourtant, grâce à l’oeil aiguisé du paysagiste, un ensemble harmonieux. « Ce que vous voyez ici n’est pas forcément à la mode, présente François. Je mélange ce qui me plaît, de l’asiatique, de l’exotique ou des choses plus contempora­ines ».

Au détour d’une allée, vous découvrire­z un bonsaï vieux de 20 ans, un cactus résistant à l’hiver normand ou encore un bouddha en pierre de lave, tout droit venu d’Indonésie. Autant de petits trésors, chinés au fil des voyages du propriétai­re des lieux.

L’endroit est ouvert à tous mais le jardinier le garantit « ici, ce n’est pas comme un jardin public, j’essaie vraiment de proposer une visite personnali­sée ».

Promenade sensoriell­e

La balade est un régal pour les yeux, mais aussi pour les papilles et les narines. En se penchant de plus près sur certaines plantes, on découvre des odeurs de citronnell­e ou du poivre du Sichuan. Les plus aventureux pourront même goûter les feuilles de la mystérieus­e Mertensia maritima, dont la saveur iodée ressemble à s’y méprendre à celles des huîtres.

Séduits, certains visiteurs reviennent même une fois par mois dans ce jardin de ville. « Les choses bougent tout le temps ici, sourit François. Même moi je découvre une nouveauté tous les matins ». La végétation évolue au gré de ses envies et des saisons mais il le garantit, « le jardin est beau du 1er janvier au 31 décembre ! ».

L’art du jardinage

Comme un peintre, le jardinier joue des couleurs pour composer de nouveaux décors. Une oeuvre d’art y a même pris racine ! Habillée d’un arbuste taillé sur mesure, la sculpture d’une jeune femme a été offerte par une artiste locale, Engelmarie Sophie, qui avait un temps utilisé le jardin comme lieu d’exposition.

François Somonaire, tombé dans les fleurs à 8 ans quand il faisait les marchés d’horticulte­urs, vit sa passion comme un art qu’il a à coeur de partager. Il espère d’ailleurs agrandir prochainem­ent son petit jardin pour accueillir de nouvelles plantes et de nouveaux visiteurs.

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