Le patron, c’est ma femme
Grâce à un fonds dédié aux femmes entrepreneurs, Johanna a monté sa société d’électricité. Elle travaille avec son mari, mais c’est bien elle le patron ! Retour sur son parcours
À 36 ans, Johanna Cholet est à la tête d’une petite entreprise… d’électricité ! « Fonder sa société quand on est une femme, surtout dans ce domaine, ça ne coulait pas de source, reconnaît la jeune patronne. Au niveau des banques, notre projet ne passait pas forcément ».
Une reconnaissance difficile
Pourtant, le duo qu’elle forme avec son mari semble idéal pour démarrer. Elle, formée à la gestion et au commerce, gère la partie administrative. Lui, électricien, prend les chantiers en main. « Nous sommes complémentaires » résume Johanna.
Si les femmes sont encore peu représentées dans les métiers du bâtiment et de l’artisanat, les réticences ne viennent pas de ses pairs. « Il y a une vraie solidarité entre collègues, tout le monde sait que ce n’est pas évident de se lancer ».
C’est du côté des banques que les choses coincent. « Il ne nous manquait que 12 000 euros pour acheter un véhicule et un peu de matériel, raconte la chef d’entreprise. Mais certaines nous ont ri au nez ».
Fonds 100% féminin
C’est alors qu’intervient le Fonds de garantie à l’initiative des femmes, le FGIF pour les connaisseurs. Géré par HauteNormandie Active, le dispositif permet de débloquer jusqu’à 45 000 euros pour les entrepreneures qui souhaitent lancer ou reprendre une affaire. « Le fonds commence à être reconnu, il nous a vraiment permis d’être plus crédibles devant les banques » assure Johanna.
« Nous aidons à travailler le dossier, que se soit sur le plan de financement ou pour trouver de possibles partenaires, précise Keven Mont, référent TPE chez Haute-Normandie Active. Nous offrons aussi un suivi sur les trois ans qui suivent la fin du prêt car ce qui est difficile quand on est chef d’entreprise, c’est qu’on est seul » souligne-t-il.
Pour encourager les femmes à sauter le pas, le dispositif prévoit un prêt de 2 à 7 ans, exculant toute caution personnelle, et surtout un acommpagnement.
Je travaille pour moi
« Même si on est une petite entreprise qui démarre, on se sent bien entourés et considérés au FGIF » témoigne Johanna.
Fièrement, elle affiche des résultats au-delà des objectifs fixés pour sa première année d’activité. « Ces cinq dernières années, nous sommes à 85 % de réussite pour les dossiers retenus par le FGIF » rappelle Keven Mont.
Au-delà des chiffres, Johanna évoque l’immense satisfaction d’être devenue son propre patron. Elle a installé son bureau à la maison, et ses journées se terminent souvent tard le soir mais « je travaille pour moi, et j’ai la fierté du travail accompli. Nous vivons une autre vie qui nous permet de nous épanouir ».