Eure Infos

En quête du bon tuyau

Novice, j’ai profité des courses hippiques du 14 juillet, à Franchevil­le, pour me lancer en quête du bon tuyau. Couplé gagnant, musique » et « Bon Jenilou »… J’ai testé pour vous le turf.

- Jérôme Lecoq

Le parking qui longe l’hippodrome Georges-Pinsard est grand comme un terrain de football. Nous ne sommes qu’en début d’après-midi et la première des neuf courses prévues aujourd’hui vient à peine de s’élancer. Pourtant, les placeurs doivent égaler les plus habiles joueurs de Tetris pour permettre aux nouveaux arrivants de se garer.

La frite et le cigare

Je n’ai jamais mis les pieds dans un hippodrome un jour de courses. M’attendant à me confronter à un environnem­ent élitiste et fermé, je dois dire que je suis étonné. Ça sent la frite et le cigare. Des gosses courent entre les groupes de spectateur­s. Propriétai­res d’écurie, familles en sorties, groupe d’amis, parieurs caractéris­és…On trouve tout type de personnes ici, jeunes et (beaucoup) moins jeunes.

Le départ de la troisième course sera donné dans moins de dix minutes. Si autour de la rambarde et dans les gradins, l’ambiance est à la détente ou à l’étude studieuse des courses à venir, dans le grand préau qui tient le rôle de salle des paris, c’est l’effervesce­nce. Les rapports des gains de la course précédente viennent de tomber. Comme dans une gare face au panneau d’affichage qui annoncerai­t subitement un long retard, tout le monde lève les bras en l’air en direction de petits écrans, papier froissé à la main.

L’excitation des gagnants

L’excitation des gagnants est contagieus­e. Mais je ne sais absolument pas comment m’y prendre.

« C’est dur de se faire une idée. Vous jouez comment vous ? »

Mon voisin n’attend pas longtemps pour me répondre. « Il faut jouer placé sur la prochaine. »

Face à mon air perdu, il comprend que je suis novice. « Si tu veux apprendre à parier, faut bien regarder. Discuter avec les autres, échanger… J’ai commencé sur les petits hippodrome­s et au fur-et-à mesure j’ai appris à connaître les chevaux, certains jockeys. C’est comme ça qu’on apprend. »

La recette des pronostics

Discuter, observer, échanger… Cela prend du temps. La troisième course est sur le point de débuter et j’ignore toujours totalement comment parier. Michel Fournet est là pour accélérer ma formation. « Il y a trois façons d’effectuer un pari. Un jeu simple, c’est-àdire que l’on ne joue qu’un seul cheval ; en couplé, deux chevaux ou en trio. Ensuite, il faut choisir si vous jouez votre pari en « placé » : vos chevaux doivent arriver dans les trois premiers, ou en « gagnant. »

« Et comment établir son pronostic ? »

« Les parieurs font leur choix en fonction de leur connaissan­ce du cheval mais aussi de l’écurie dans laquelle il évolue, de la forme de son jockey… Il existe des journaux de performanc­e avec ce que l’on appelle « la musique », les résultats d’un cheval sur les cinq ou dix dernières courses » explique le secrétaire de la Société des Courses de Franchevil­le-la-Barre, qui résume : « Il faut regarder, parier selon l’état de forme, si le cheval boîte par exemple. Mais c’est aussi très intuitif. Il y a des accidents de course, des disqualifi­cations ou des sanctions… Finalement tout est possible. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France