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Tué sur l’autoroute

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C’est l’épilogue du tragique accident qui s’est produit le matin du 2 octobre 2014 sur l’autoroute A28, à la hauteur de Saint-Mards-de-Fresne. À 7 h 35, le chauffeur d’un semi-remorque venait juste de s’immobilise­r au bord de l’autoroute à la suite de l’éclatement d’un pneu.

Il avait à peine eu le temps d’enfiler son gilet jaune et de prévenir son employeur qu’un autre poids lourd roulant dans le même sens percutait violemment l’arrière gauche de la remorque immobilisé­e.

Les deux camions se retrouvaie­nt en travers de l’autoroute. Projeté contre la glissière de sécurité, le routier en panne avait été tué sur le coup.

« Aucune faute de conduite »

Joseph Masson, un Breton de 57 ans, conducteur du 44 tonnes qui avait percuté son véhicule, comparait donc devant le tribunal correction­nel d’Évreux pour homicide involontai­re.

Il n’est pas question d’alcool ou de stupéfiant ni de manque de sommeil.

Après avoir respecté ses temps de repos, le chauffeur avait repris le volant trois quarts d’heure avant le drame. Il ne roulait pas non plus trop vite. Le chronotach­ygraphe a indiqué une vitesse de 90 km/h, très raisonnabl­e sur autoroute.

L’origine de l’accident tient plutôt à la largeur de la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute A28, trop étroite pour loger un poids-lourd. Le camion en panne débordait donc sur la chaussée et le chauffeur du second véhicule ne l’a pas vu. Ou trop tard.

Dans la mesure où il n’est pas question de mettre en cause les concepteur­s d’une autoroute dont la bande d’arrêt d’urgence ne sert donc pas à grandchose… c’est Joseph Masson qui est sur la sellette.

Le tribunal cherche à savoir si le feu arrière gauche du semiremorq­ue percuté (écrasé dans la collision) fonctionna­it ou pas. Les juges semblent partir du principe que oui et que le prévenu, un routier expériment­é doté d’une quinzaine d’années d’expérience, aurait donc dû avoir le temps de se déporter à gauche.

Mais il ne faut pas oublier que le jour n’était pas encore levé et qu’il pleuvait, observe son avocate pour laquelle « M. Masson n’a commis aucune faute de conduite ».

Le procureur, de son côté, admet que le prévenu n’a rien d’un chauffard comme ils en défilent tant devant le tribunal. Mais il observe également que la victime n’a pas commis la moindre faute non plus et « qu’il a fait ce qu’il a pu » pour garer son semi-remorque.

Il réclame donc une peine de 150 jours-amendes à 12 euros et six mois de suspension de permis de conduire contre le conducteur à l’origine de l’accident.

Le tribunal a mis en délibéré la décision qu’il rendra le 8 septembre prochain.

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