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5 QUESTIONS À

- Propos recueillis par M.-C. N

1. Quel premier bilan pouvez-vous tirer de cette moisson ? Tout n’est pas encore clair (les moissons ne sont pas terminées dans le nord du départemen­t) mais une chose est sûre, les rendements ne sont vraiment pas très bons. La production tourne autour de 70 quintaux, ce qui représente une perte d’environs 30 % par rapport à l’an dernier. Les années humides ne sont jamais bonnes dans le départemen­t mais cette fois-ci la situation est exceptionn­elle puis qu’elle touche toute la France. 2. Qu’en est-il de la qualité de la production ? Les problèmes de qualité sont à relativise­r. Le blé a perdu en poids spécifique, c’est-à-dire que les grains sont chétifs, plus rugueux, et qu’ils perdent donc de la valeur selon la norme commercial­e à l’exportatio­n. En revanche, les taux de protéines sont très bons, ce qui est plutôt positif pour l’export. 3. Certaines cultures ont-elles mieux résisté que d’autres à la météo ? Ce qui est exceptionn­el, c’est justement que toutes les cultures sont touchées. L’orge est aussi mauvais, le colza également… Les poids d’hiver, c’est comme si il n’y en avait pas eu, la plupart n’ont même pas tenu jusqu’à la récolte. On doit être à 10 quintaux au lieu de 50 en temps normal ! Le lin a poussé tard cette année. Heureuseme­nt, il y a eu quelques jours de chaleur avant la floraison, il faut attendre de voir le résultat. 4. Quelles seront les conséquenc­es sur le long terme ? Les conséquenc­es vont se faire sentir pour tous les opérateurs de la filière. La galère commence déjà pour le meunier qui veut acheter du blé, certains exploitant­s ont déjà rapporté du matériel chez les concession­naires. 30 % de rendements en moins, c’est aussi 30 % de travail en moins pour les transporte­urs. 5. Les mesures annoncées suffiront-elles ? (ndlr : Stéphane Le Foll annoncé un plan d’aide à la filière basé sur des allégement­s de charge et des garanties de prêts) Reporter les intérêts ne suffit souvent pas à résoudre le problème. S’il manque 130 000 euros à un agriculteu­r qui possède 200 hectares, cela ne marche pas. Certaines exploitati­ons en difficulté risquent de sauter, d’autres mettront plusieurs années à s’en remettre.

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Claude Lesdalons, conseiller à la Chambre d’agricultur­e de l’Eure.

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