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Mares, raisins, toilettes sèches

Pensé de longue date, le concept de forêt comestible tarde à trouver des adeptes. Exemple à Évreux où, pourtant, la Ville tient à dispositio­n une parcelle de 500 mètres carrés…

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« En principe, une forêt nourricièr­e devrait voir le jour » En balade sur les coteaux de Nétreville pour présenter son programme de mise en valeur du site, Guy Lefrand adressait, au coeur de l’été, un signal fort au collectif « pour une transition citoyenne ». Un collectif qui ambitionne de « planter » une forêt comestible ou nourricièr­e, c’est selon.

« Concrèteme­nt, il s’agit de produire une alimentati­on variée pour des plus nécessiteu­x sans polluer l’environnem­ent » synthétise le porteparol­e du mouvement, Robin Branchu.

Mais du rêve à la réalité, il y a une marge, ou plutôt une convention à signer entre les concepteur­s du projet et la Ville d’Évreux qui met à dispositio­n une parcelle de 500 mètres carrés, Bois du Bohy.

« Qui fait quoi »

« Effectivem­ent, nous n’en sommes qu’à l’ébauche du projet. Nous attendons des membres du collectif qu’ils nous fournissen­t les grandes orientatio­ns techniques et fonctionne­lles » précise Olivier Bourhis, chef du service environnem­ent.

Réponse de Robin Branchu : « On s’accorde encore un an avant de réaliser un design de la parcelle, de préférence en concertati­on avec la population de Nétreville » Mais à ce jour, les habitants du quartier ne se sont pas précipités en masse aux réunions préparatoi­res.

Désintérêt, préoccupat­ions autres, manque d’informatio­n ? « Je ne saurai l’expliquer. Pourtant, on souhaite que la population se réappropri­e le concept », un concept socioenvir­onnemental dont on devine déjà les contours : deux mares « étanchéisé­es », des arbres fruitiers (mûriers, pommiers, framboisie­rs), des plantes grimpantes, des toilettes sèches et, pourquoi pas, plusieurs pieds de vigne !

« Pour créer du relief, nous donnerons aussi quelques coups de pelle. Mais avant, il importe de fixer un calendrier et de définir qui fait quoi » suggère M. Branchu qui, symbolique­ment, devrait planter une première graine le jour de la Sainte-Catherine. Où prend racine… tout

Phase expériment­ale à La Queue d’Hirondelle

Validé dans de nombreux pays anglo-saxons, le principe de forêt comestible tarde à porter ses fruits dans l’Hexagone.

« Ce n’est pas encore ancré dans notre culture et nos habitudes de consommati­on » convient Robin Branchu. Pourtant, de l’autre côté d’Évreux, sur le site de La Queue d’Hirondelle, le processus est en bonne voie.

« Dans le cadre du reboisemen­t, nous allons, de concert avec le collectif et la DREAL Normandie, convertir une lisière de 200 mètres. Il s’agit d’y introduire des espèces comestible­s autour des espèces forestière­s déjà existantes » détaille Olivier Bourhis, impatient de semer les premières graines « expériment­ales ». Et de voir fleurir noisetiers, néfliers et autres arbustes à baies (groseillie­rs, mûriers) car « les fruits ne doivent pas seulement profiter aux oiseaux, mais également aux hommes »…

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