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Maurice Pons et le Moulin d’Andé

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C’est au Moulin que le livre a été écrit, que le film y a été tourné, que la vie de Maurice Pons s’est déroulée… L’histoire de l écrivain est étroitemen­t liée à celle du Moulin d’Andé. Il y est arrivé un jour de 1957, il y est resté.

Suzanne Lipinska, la propriétai­re du Moulin, venait de s’y installer et avait pris la décision de le partager avec des artistes.

« C’était le 29 juin 1957. Nous donnions le premier concert dans l’île du moulin, pour fêter l’installati­on de la passerelle qui permettait d’y accéder. C’était un concert de musique baroque, on avait mis des flambeaux partout, c’était somptueux de romantisme. »

Pour Maurice Pons, c’est « l’éblouissem­ent ». Suzanne Lipinska raconte. « Ce qu’il aimait c’était le petit moulin du départ. Nous étions un petit phalanstèr­e d’artistes, on faisait tout ensemble. Petit à petit on a commencé à récupérer les dépendance­s et construire des chambres. Maurice était très important. Il a contribué à amener les artistes. »

C’est avec le concours de Maurice Pons que le Moulin devient un repaire d’intellectu­els et d’écrivains, puis un des lieux fétiches de la nouvelle vague. Maurice Pons fait venir d’autres écrivains au Moulin : Ionesco, Perec, Adamov, Dubillard… Il amène des réalisateu­rs, François Truffaut, Jean-Paul Rappeneau, Alain Cavalier, Robert Enrico et beaucoup d’autres qui ont travaillé au Moulin et y ont tourné leurs films.

C’est au Moulin d’Andé que Truffaut a réalisé son premier court-métrage, Les Mistons, adapté d’une nouvelle de Maurice Pons. Les Mistons (17’) sera projeté jeudi au Grand Forum, en première partie du film de Sylvie Habault.

Maurice Pons est disparu en juin, 59 ans après son arrivée au Moulin. Ses cendres ont été dispersées au pied d’un saule pleureur que l’on a planté près du banc en pierre où il aimait s’asseoir. Le banc que tout le monde là-bas appelle « le banc de Maurice ».

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