En plein dans le mille
À l’occasion de son millième match officiel sous l’égide de la Ligue Nationale de Basket, l’ALM Evreux Basket avait organisé une soirée spéciale à l’occasion de la venue de Blois. Si elle n’a pas déchaîné les passions, elle n’a toutefois laissé personne indifférent.
« J’espère revoir un jour le club en Pro A » ; « Vous êtes un club phare du basket français » ; « Je n’oublierai jamais les saisons exceptionnelles que j’ai passées à Evreux ». Devant une vidéo diffusée sur l’écran géant après un succès de prestige contre Blois (84-79), la salle est encore bien garnie. Sur ce clip - qu’on peut désormais retrouver sur le site officiel de l’ALM Evreux Basket - Eric Fleury, Jeremiah Wood, Laurent Pluvy et tant d’autres qui n’ont pu être présents pour la soirée, déclarent leur amour pour leur ancien club. Et les mots sonnent vrais.
Malgré cela, vendredi soir, dans les travées, sur les réseaux sociaux et durant le week-end qui a suivi, les avis divergeaient quant à la réussite de cette millième.
NI oui, ni non
Oui, on peut critiquer l’absence parmi les invités de personnes qui ont fait l’histoire de l’ALM dans les années 70 à 90 et comprendre que bénévoles ou fans de ces époques soient lésés.
Oui, certains auraient aimé revoir des anciens plus anciens comme James Banks, Jean-Marc Kraidy ou Bruce Bowen dans leurs rêves les plus fous. Et aussi des coaches à succès comme Michel Veyronnet ou Rémy Valin.
Oui, on peut penser que l’ALM s’y est pris trop tard pour déplacer tout le monde escompté et s’est rabattue sur quelques proches pour donner le change.
Mais non, ce n’était pas une soirée inutile. Notamment pour les plus jeunes supporters qui auront pu toucher du doigt une partie de l’histoire du club qu’ils ne connaissaient pas et repartir avec un t-shirt jaune collector qu’ils garderont précieusement dans leur armoire pendant des années encore. Et qu’ils ressortiront bien évidemment pour venir à la salle soutenir leur équipe historique.
Non, il n’était pas simplement anecdotique de voir des hommes comme l’ex-président Jean-Louis Dumora, l’ancien manager général Didier Salvat, l’ex-coach de Pro A Benoît Burguet, Joseph Gomis, l’enfant prodige ou encore Philippe Da Silva, notre meneur à la Sciarra, réunis pour la même cause.
Non, on ne veut pas croire que la direction du club a volontairement privilégié les dix dernières années en omettant les vingt précédentes. L’essentiel de cette soirée, c’était son aspect humain. Et dans un monde professionnel sportif qui en est de plus en plus dénué, elle eut donc le mérite d’avoir existé.
ALM, mon ALM
À travers les quelques pages de souvenirs dévoilées vendredi, qu’il soit rentré content ou déçu chez lui, chaque supporter au coeur jaune et bleu aura pu se remémorer l’histoire de son ALM. Elle est certainement différente pour chacun d’entre nous. Chacun a ses images en tête, ses joueurs préférés, ses matches les plus marquants… Mais tout le monde est d’accord sur un fait : l’ALM Evreux est un club unique, au doux parfum encore (trop ?) amateur. Et au final, il reste toujours comme une évidence : à Evreux, on l’aime, cette ALM ! Et les joueurs qui y passent restent marqués par son ambiance et cette salle fiévreuse, capable d’attirer 2 000 personnes pour un match sans enjeu.
On retiendra ainsi le trait d’humour de Joe Burton. Après avoir félicité le club pour ses 1 000 rencontres professionnelles, le MVP de Pro B la saison dernière, parti faire chanter haut et fort la Chorale de Roanne, souhaitait à son club de l’an dernier « le meilleur pour les 1 000 prochains matches. » Qu’il soit entendu. Et par tout le monde cette fois.