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Je t’ai (presque) toujours aimé (*)

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« Avant de perdre ma face / Et de m’éteindre comme un vieux mégot »

Forcément, la passion était certaineme­nt plus forte lors du premier match profession­nel de l’ALM Evreux Basket, pour un enfant de Jean-Moulin alors adolescent, qu’à ce 1000e opus finalement. Un match de Coupe Mickey, face à Blois, sans relief, ni enjeu, ni intérêt. Pas spécialeme­nt bien préparé non plus, avouons-le ! Le temps et les hommes passent, mais cette satanée ALM demeure installée à ce deuxième niveau de pratique du basket français. Indéboulon­nable et résistante, grâce à une vie propre. Flash back. De 1970 à 1985, le club hésitait entre la N2 et la N3, de descentes en montées, Evreux semblait alors à sa place. En Nationale 2,5 !

« Avant de vomir mes adieux / Et de m’écrouler comme un vieux poivrot »

Mais à la fin des années 80, l’ALM quittait - sûrement à regret - le haut quartier de peine, après une pause chez Pablo (Neruda), pour s’installer dans ce centre omnisports pas encore amadoué. Le basket est une histoire d’hommes. Et c’est un intérieur américain qui fut l’étincelle passionnel­le dont avait besoin Evreux. Bobby Cattage ! De grands joueurs, de bons joueurs, d’autres plus moyens avaient déjà porté le fameux maillot alors rouge et bleu. Mais ce beau bébé, par sa bonhommie et son talent, fit de nouveau le pont entre les tribunes et le parquet. Comme Leon Clark avant lui. Et Claude Williams et James Mathis après lui. L’ALM venait de passer de l’écureuil au lion.

« Avant de sombrer dans l’erreur / Et de couler comme un vieux cargo »

Puis il y eut la parenthèse enchantée. Une saison de rêve, avec un trident Fleury-Bowen-Williams. Au bout, la Pro A. 1995-2001. Le temps d’un dernier mandat. Les grands de France se succédaien­t alors dans l’antre ébroïcien, devant les caméras de Canal et les compliment­s de George Eddy. Lors des deux dernières saisons vint l’habituel dilemme de l’ambition. Grandir encore, découvrir l’Europe. Rebatet, c’est raté ! Plutôt que de continuer à survivre en Pro A avec quelques succès, Evreux s’en retourna bien vivre en Pro B, en alignant les succès. 2001-2015. Des belles et des moins belles. Les saisons se succèdent, plus ou moins réussies. Arrive 2005 et une finale à Bercy. A 8 minutes du gong, l’ALM Evreux est de retour au sein de l’élite. Encore raté. À cause d’une ouverture de banc bien trop précipitée. Puis vinrent les belles années Valin, mais hélas sans lendemains. Puis la saison 20152016. Un chouette exercice comète pour un final sans banc, tiens, justement. Toujours raté.

« Je t’ai toujours aimé »

1000e match profession­nel donc en ce vendredi 7 octobre. Forcément, la fête ne pouvait être complète. Forcément, elle ne pouvait être satisfaisa­nte. Forcément, il aurait fallu y consacrer plus de temps, d’argent, de soi aussi pour contacter une bien plus large garnison de vieux guerriers. Nous aurions alors découvert d’étranges vieux messieurs, quand l’esprit s’obstine à figer les héros passés. Les Patrick Met, Joe Dawson, Linton Townes, Christophe Bourse, James Banks ; l’inénarrabl­e Kraidy ; les grands Vestris et Frigout, ce bon vieux Zamour… Ils ne vieilliron­t jamais puisqu’ils n’étaient pas là vendredi dernier. On peut le regretter comme on peut s’en réjouir… Allez vite, la suite ! (*) Librement inspiré par Dominique A.

 ??  ?? L’ALM, une belle histoire d’amour pour l’ex-Espoir Franck Van Herreweghe comme pour la fidèle guichetièr­e Dédée Poignon.
L’ALM, une belle histoire d’amour pour l’ex-Espoir Franck Van Herreweghe comme pour la fidèle guichetièr­e Dédée Poignon.

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