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Interpellé avec du shit… deux jours avant le jugement

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Son amie attend un deuxième enfant du côté de Gisors mais Luciano Vanaesbrok (32 ans) est tenu de rentrer, chaque soir, de sa semi-liberté à la maison d’arrêt d’Évreux. Un aménagemen­t de peine lui permet de chercher un emploi ou une formation à proximité. Cela le change un peu de la fabricatio­n d’épingles à linge effectuée par les prisonnier­s et lui offre un petit pécule pour être dehors.

Le 21 novembre, deux jours avant une comparutio­n devant un juge unique, en correction­nelle, l’homme « semi-libre » (depuis le 17 octobre) a été remarqué, « stationné sur la voie publique » en train de se rouler un des quatre « joints » qu’il consomme par jour. Il avait acquis une plaquette de résine de cannabis (99 grammes) pour 300 euros. En comparutio­n rapide (ex. immédiate !), le prévenu réincarcér­é explique qu’il voulait « stocker pour les fêtes de Noël pour payer moins cher sans aller de droite de gauche ». Épinglé, il est retourné… aux épingles.

La présidente le sermonne en protestant que cette liberté est destinée à sa réinsertio­n, pas pour commettre un délit « qui ruine votre santé en achetant des stupéfiant­s ». Elle précise que la famille est itinérante et vit en caravane parmi les « gens du voyage ». Luciano vient de la prison de Montluçon car il a collection­né les peines lorsqu’il vivait dans l’Allier : une douzaine de condamnati­ons, surtout pour des vols en tout genre (six), alcoolémie­s au volant, stupéfiant­s, outrages et menaces de mort…

Le procureur, Eric Neveu, trouve que le coût de cette drogue et sa quantité trouvée, dénoncent un trafic. Voilà ce qu’il fait de sa liberté constate le magistrat qui demande le mandat de dépôt avec six mois d’emprisonne­ment à ajouter.

Me Sabrina Taharaoui plaide que son client a bien coopéré pour faire retrouver son dealer et qu’il a déclaré honnêtemen­t ses besoins en cannabis. En prison, le stress le fait consommer encore plus, prévient la défense qui indique que le juge d’applicatio­n des peines a détecté des « gages sérieux de réinsertio­n ». Jamais on ne l’avait trouvé en possession de drogue, plaide l’avocate espérant une obligation de soins avec une part de sursis.

Elle obtiendra des juges que la peine de six mois soit à demiferme, toutefois avec le mandat de dépôt. L’autre part, avec sursis, restera soumise à deux ans de mise à l’épreuve pour des soins et la recherche d’un travail.

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