Il confond son compte et celui du comité des fêtes
L’affaire ne serait peut-être pas parvenue jusqu’en correctionnelle sans l’intervention de la Préfecture qui a alerté le Parquet sur l’abus de confiance. Le tribunal a donc prononcé une peine pénale contre Henri Valentine (70 ans), électricien retraité du Vieil-Evreux. À Boisset-les-Prévanches, de 2004 à 2013, il a confondu son compte bancaire et celui du comité des fêtes.
C’est la maire, Nicole Delattre qui avait été alertée par la banque (agence de Pacy) que le compte du comité était « au rouge ».
Certains virements sans justificatifs (1 414 euros et 1 040 euros) en 2010 avaient mis l’accent sur d’autres retraits anormaux effectués depuis 2004 et 2005. En reconnaissant s’être trompé de compte mais sans pouvoir indiquer l’emploi de ces sommes, l’ancien président admit que 9 611,50 euros avaient donc bifurqué vers ses besoins personnels.
Toutefois, il ne reconnaissait pas avoir effectué ces virements volontairement. « Je faisais les choses à ma manière… » dit posément le prévenu.
Désinvolture coupable ?
Selon la banque et après arrangement amiable, il avait remboursé 5 624 euros mais le nouveau contrôle ordonné et la réévaluation du préjudice réel a donné 3 657 euros de plus que le retraité n’est pas en capacité de rembourser, selon l’enquête sociale et la municipalité qui n’est pas partie civile pour le reste.
Toutefois, le procureur Eric Neveu retient la somme globale dans ses conclusions et parle de « désinvolture répréhensible » car les comptes devaient être justifiés scrupuleusement. Il requiert que la peine (avec sursis) mentionne l’obligation de restituer le reste des fonds.
Me Nadia Bali plaide que, spontanément, le prévenu a réglé ce qu’il devait, après arrangement avec le comité. Le dossier est clos à la mairie et ce dossier ne devrait pas être là. Elle demande une dispense de peine mais le tribunal doit « marquer le coup » en prononçant quatre mois de prison avec sursis sans, toutefois redemander l’acquittement d’un reste de dette.