QUESTIONS À STéPHANE BAKI

3.

Mais encore une fois, pourquoi ce manque d’adéquation entre l’offre et la demande ? Soit il n’y a pas autant de postes à pourvoir que les politiques le prétendent, et alors là, on nage en pleine com’ ! Soit les gens censés accompagner les demandeurs d’emploi ne font pas correctement leur travail et pêchent du fait de leur inefficacité. Globalement, on n’est pas bon puisqu’on n’arrive pas à «matcher» les 863 postes et les chômeurs ! Bien ancrée dans le quartier, quel message l’AJM perçoit-elle des personnes en quête d’emploi ? Mon expérience m’incite à penser que les jeunes rechignent à frapper aux portes du PLIE ou de la Mission Locale, les dispositifs mis en place par l’État peinent à séduire. Car généralement, les démarches prennent du temps et les jeunes ne s’arment pas forcément de patience. Ainsi, pour prendre rendez-vous avec la Mission Locale, il faut attendre deux ou trois semaines. Avec le PLIE, ça va prendre 6 mois, alors que le chômeur veut aller, tout de suite, casser du béton ou vendre sur le marché. À l’AJM, on s’efforce d’être plus réactif. Certes, on n’est pas toujours en mesure de proposer un job, mais on est prompt à réagir. Ce n’est pas pour rien que le directeur de McDonald’s est passé par nous quand il a eu besoin de 4 managers niveau bac. Le 11 janvier, les responsables du GEA et de Carrefour se réuniront autour de la même table. Objectif : cibler la nature des 350 embauches générées par l’extension de l’hypermarché. J’espère que l’AJM sera conviée à la réflexion. Car l’association a déjà recensé 80 personnes prêtes à travailler, des gens âgés de 18 à 65 ans, et tous domiciliés dans le quartier de La Madeleine. C’est le moment, ou jamais, de mettre les actes en adéquation avec les promesses…