Après les manifs, des actions ciblées
Samedi matin, une manifestation était organisée contre la fermeture prévue à la rentrée 2018 de trois collèges dans l’Eure. Fermetures décidées par le Conseil Départemental pour raisons économiques.
Les parents d’élèves et les enseignants des collèges PierreMendes-France de Val-de-Reuil et Jacques-Daviel de La Barreen-Ouche, et surtout Pablo-Neruda d’Evreux-La Madeleine ont défilé en ville puis se sont rendus devant le Conseil départemental. Fermé comme chaque samedi matin. Le nom de Sébastien Lecornu, président du Conseil départemental, a été largement hué par les manifestants mais les représentants des associations de parents d’élèves ont soulevé un problème de fond : « Il y avait vendredi une réunion du CDEN organisée par les services préfectoraux et le Conseil départemental. Le préfet y était représenté par son chef de cabinet. Le Conseil départemental y a pratiqué la politique de la chaise vide. La responsable départementale de la PEEP était plus que surprise : Ce n’est pas comme cela qu’on va avancer. La fermeture des collèges n’était pas explicitement à l’ordre du jour mais aurait inévitablement été évoquée dans les questions diverses. Un collègue qui a dix-huit années d’ancienneté m’a dit que c’était la première fois qu’il constatait l’absence de représentants du Conseil départemental ! »
Quand on ferme une école, on ouvre une prison
Dans le cortège, Marie, maman d’élève a une de ses filles au collège Pablo-Neruda « Elle va tranquillement à pied le matin au collège. Si on l’envoie ailleurs, il va falloir qu’elle prenne le car. Ça va faire des frais et du temps perdu, surtout si c’est à Saint-Michel, par exemple. On est en train de transformer La Madeleine en ghetto en fermant les services et équipements… »
Lors des prises de paroles devant le Conseil départemental, les organisateurs ont « regretté l’absence de dialogue avec Sébastien Lecornu qui ne répond pas aux courriers et affiche son mépris… » Vincent Breuil, responsable du collectif contre la fermeture du collège Pablo-Neruda a détourné une phrase de Victor Hugo : « Quand on ferme une école, on ouvre une prison… »
Un médicament qui ne guérit pas
Les enseignants du collège Pablo-Neruda ont rappelé, en public, les engagements de la municipalité juste après son élection : « A la première réunion du conseil d’établissement après leur élection, la maire adjointe avait affirmé : Non, on ne fermera pas PabloNeruda, ou alors il faudra me passer dessus… On était tous médusés de sa formulation… » Le temps a passé. Dernièrement, au même conseil d’établissement elle affirmait : « Les ZEP, zones d’éducation prioritaires, c’est comme un médicament qui ne guérirait pas une maladie, ça ne marche pas… » Prophétie inquiétante pour les parents d’élèves des écoles primaires du quartier qui verraient alors les moyens diminuer et les effectifs augmenter.
Avant de se séparer, les organisateurs, regardant avec intérêt les affiches du marché fermier qui va se tenir dans le hall du Conseil départemental, ont promis « qu’ils n’en resteraient pas là et qu’ils trouveront des formes de manifestation plus ciblées. »