Sursis pour le collectionneur d’armes
Le 1er mars, les gendarmes, qui effectuaient une perquisition dans la maison d’un paisible retraité de Mesnil-sur-l’Estrée, ont découvert une bonne centaine d’armes, de nombreuses munitions, des obus de mortier, des grenades. Et l’inventaire, réalisé dans la foulée, a révélé que le propriétaire avait effectué les déclarations nécessaires mais pas en totalité.
D’où sa comparution le 10 novembre au tribunal d’Évreux. Dominique Etrillard, 63 ans, s’est alors présenté comme un collectionneur (lire dans une précédente édition).
Selon lui, les obus et autres projectiles incendiaires étaient des antiquités voire factices. Quant aux fusils, il les achetait en gros par Internet chez des armuriers allemands. « Les Allemands demandent l’accord des douanes. C’est nécessaire. Pour 28 d’entre elles, je n’ai reçu aucun récépissé de la préfecture de l’Eure alors que les déclarations ont été effectuées » a-t-il affirmé.
Peut-être. Reste que 30 armes ont disparu à la suite de ventes ou d’échanges.
Pour le parquet, le prévenu, qui n’est pas un collectionneur mais un commerçant, a acheté les armes et a voulu, ensuite, régulariser.
« Tous ces matériels ont plus d’un siècle. Mon client n’est pas un bandit, c’est un collectionneur. D’ailleurs, je n’ai jamais vu un bandit qui remplit autant de documents administratifs » a rétorqué l’avocat de la défense avant de demander la relaxe.
Cette affaire, complexe, ayant été mise en délibéré, le jugement a été rendu le 8 décembre. Dominique Etrillard a été condamné à 8 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende. Il est en outre assujetti à une interdiction de posséder une arme pour une période de cinq ans.