Quel avenir pour Saint-Louis ?
Le site de l’hôpital vendu à la découpe
C’était le dossier emblématique de la campagne précédant les élections municipales de mars 2014. Au terme d’une vaste campagne de concertation (1 000 Ébroïciens consultés dans la rue), Michel Champredon, candidat à sa réélection, promettait un site piétonnier, un parc urbain avec aires de jeux, WiFi à gogo, une pépinière de très petites entreprises, un espace dédié au télétravail, des logements en accession à la propriété de haute qualité, du commerce, des artisans, etc. Pas en reste, le candidat de la liste Ensemble réveillons Évreux estimait lui que l’espace Saint-Louis devait permettre de créer l’Évreux du XXIe siècle.
« Je le veux mixte (étudiants et anciens, Ébroïciens et nouveaux arrivants), centré sur le respect de l’environnement, offrant de nombreux services ; de l’habitat de qualité, un campus étudiant. Il devra être beau, aéré, respectueux de toutes les normes environnementales et en parfaite connexion avec les autres quartiers de la ville » promettait Guy Lefrand. À sa droite, Emmanuel Camoin, annonçait lui « une gabegie financière » et préconisait la revente immédiate d’une partie des terrains à des investisseurs privés. Le candidat d’Évreux Bleu Marine n’a pas été élu, mais sa proposition n’est pas restée sans écho dans la nouvelle majorité.
Le site vendu à la découpe
Le dossier est revenu sur la table du conseil municipal le 21 novembre dernier. Dans le cadre de ses obligations annuelles de rachat des propriétés en cours de portage par l’EPFN, la municipalité devait se prononcer sur le rachat d’une partie du site Saint-Louis, évalué à 6 millions d’euros en tout. Une parcelle de 6 018 mètres carrés rachetée 1 880 000 € que le maire a, d’emblée, promise à des investisseurs privés. « La déconstruction de l’hôpital coûtera entre 4 et 5 M€. Notre objectif est de vendre les parcelles périphériques. Nous n’avons pas pris de décision, mais il y a des hypothèses avec des investisseurs » a détaillé Guy Lefrand au moment de la délibération. C’est la deuxième parcelle vendue par la municipalité. La précédente va accueillir une résidence étudiante de 69 logements dans l’ancienne maternité.
« Vous fracturez le site Saint-Louis sans qu’il y ait de projet global d’aménagement ? », a immédiatement réagi Gérard Silighini. Craignant une vente des parcelles « au coup par coup » pour financer la démolition de l’ancien hôpital, le conseiller municipal d’opposition a souligné les « enjeux considérables » de ce projet pour l’avenir du centre-ville. Guy Lefrand ne l’a qu’à moitié rassuré. Interpellé sur le sujet en réunion de quartier, le maire a fait la même réponse. « Nous avons un projet d’ensemble » a-t-il assuré sans vouloir en dire plus sur la nature d’un projet global. Tout juste a-t-il annoncé y avoir « un projet d’école ». « Je ne veux pas rester des années avec ce site. Soit on essaie d’avancer, soit on attend » s’est-il défendu.
En résumé, sans doute reporté aux calendes grecques faute de moyens financiers, l’aménagement du site Saint-Louis sera un enjeu majeur de la campagne des élections municipales, en mars 2020.