L’école publique en danger
Une conférence pour la défense de l’instruction et de l’école publique a eu lieu, vendredi soir, à la salle Jules-Janin.
La conférence, organisée par la fédération Force Ouvrière de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation Professionnelle (la FNEC-FP-FO), en collaboration avec l’union départementale FO de l’Eure a mis au centre du débat la notion d’instruction désormais tombée en désuétude.
Des approches philosophiques, interprofessionnelles et éducatives sont venues rythmer le débat grâce à la présence des quatre intervenants : Denis Kambouchner, professeur de philosophie à la Sorbonne, David Lecomte et Hubert Raguin, secrétaires du syndicat FO, et Denis Collin, professeur de philosophie en classes préparatoires.
Cette rencontre a permis à la cinquantaine de professeurs des écoles, des collèges, des lycées généraux et professionnels présents, d’échanger avec les intervenants, tout en débattant de cette question de l’instruction à l’école.
« Cette conférence est une réponse aux attentes des collègues quant à la nécessité de débattre sur le sujet »
explique Laurent Baussier, secrétaire départemental du Syndicat National FO des Lycées et Collèges. « Elle permet aux personnes présentes de s’exprimer librement sur comment défendre l’école publique et comment remettre sur le devant de la scène la thématique de l’instruction. Ce terme est un mot à connotation ringarde que l’on voudrait faire disparaître de l’Éducation Nationale. D’après le Bulletin Officiel, on attend de l’enseignant qu’il «construise, anime et mette en oeuvre des situations d’enseignement». Alors qu’instruire est une nécessité pour défendre l’avenir de l’école publique et par conséquent, l’instruction de nos enfants. »
« L’école publique en danger »
Vendredi soir, tous les membres de l’assistance étaient unanimes pour affirmer que l’école publique était en danger car elle avait été fragilisée par les différentes réformes.
Les raisons multiples de ce constat ont pu être étayées lors des prises de parole des enseignants présents. En effet, des témoignages sur les conséquences désastreuses des différentes réformes imposées par les gouvernements successifs sont venus illustrer les approches philosophiques. « Pourquoi cette volonté acharnée de transformer l’école publique ? » se questionne Denis Kambouchner. « Cet acharnement autour des réformes finit par créer une école à deux vitesses ; une pour les élites (du centre-ville, de l’école privée ou bien notée), et une autre populaire, une sorte d’école parking pour ceux qui n’ont pas les moyens de se payer mieux. » Des exigences scolaires revues à la baisse, des heures de cours en moins, une charge de travail des enseignants qui s’alourdit et une technique d’évaluation des professeurs très discutable sont autant de facteurs qui négligent les attentes originelles de l’école, à savoir celles d’instruire les enfants.
Selon les organisateurs, la conférence n’avait pas pour objectif d’engager des démarches vindicatives mais elle aura au moins été l’occasion pour les enseignants d’échanger sur leurs expériences et de corroborer leurs points de vue sur une école publique fragilisée.