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850 emplois sans candidats

« Comme les Restos du Coeur, on voudrait que ça disparaiss­e » Mais contrairem­ent aux voeux émis par Guy Lefrand, le PLIE (Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi) a encore de beaux jours devant lui, chômage oblige…

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« Entre le 20e et le 21e anniversai­re, il va y avoir du boulot pour le PLIE. » Invité à souffler les vingt bougies, le maire Guy Lefrand a ciblé les enjeux qui attendent l’organisme en cette année de tous les défis. Notamment celui initié par Carrefour.

On le sait, dans le cadre de son extension, l’hypermarch­é va mettre, sur le «marché», la bagatelle de 350 emplois. Un challenge pour les politiques et les acteurs du PLIE ; une aubaine pour le bassin ébroïcien et ses quartiers populaires, plombés par le chômage longue durée…

Un taux de réussite de 47 %

Baptisé en 1996, porté par la Ville d’Évreux et repris par l’Agglo, le PLIE a pour vocation de lutter contre les exclusions et d’apporter des solutions aux besoins de recrutemen­t des employeurs.

Ainsi, depuis sa mise en oeuvre, il a accompagné 2 575 personnes, dont 989 vers une sortie positive. Soit un taux de réussite de 47 %, supérieur à la moyenne nationale (42 %).

Pourtant, selon le premier élu, il y a matière à établir de nouvelles performanc­es en termes de retours à l’emploi. « On devrait être à 80 % de réussite » clame Guy Lefrand, tout en reconnaiss­ant un certain nombre de freins : manque de qualificat­ion, absence de mobilité, etc.

« L’emploi au bas de chez soi n’est plus la réalité d’aujourd’hui » confirme Fatima Ait Aoulal (plateforme mobilité Wimoov) qui n’a de cesse d’activer les partenaria­ts avec les agences d’intérim et les entreprise­s « car il est indispensa­ble de connaître leurs besoins »

Freins sociaux

Réunis dans le studio mobile de Principe Actif, les partenaire­s du PLIE - Medhi Bouamar (Pôle Emploi), M. Ferré (Sogea), M. Ouvry (SOS Interim), Roger Harel (Éducation et Formation) et Fatima Ait Aoulal (Plateforme mobilité Wimoov) - ont insisté sur la nécessité d’orienter vers des formations qualifiant­es.

Quant au GEA, il orchestre, depuis 2016, une politique dite «active» vers les entreprise­s tout en mettant, à dispositio­n, plusieurs outils : le bus pour l’emploi, la formation et la création qui sillonne les quartiers et les campagnes ; la pépinière solidaire dont l’objectif est de développer la culture entreprene­uriale.

Pourtant, subsistent pas mal de points d’interrogat­ion comme ces 863 emplois toujours pas pourvus sur le territoire du GEA.

« On peut avancer plusieurs explicatio­ns. Les gens ont la compétence, mais pas la mobilité. Ou alors, la levée des freins sociaux n’est pas évidente à gérer » suggère un intervenan­t alors que M. Ferré regrette qu’on ne donne jamais, aux enfants, la liberté de découvrir un métier !

« Il faut anticiper »

On l’a vu, l’exercice 2017 s’annonce «décisif» en matière de retour à l’emploi avec un premier test grandeur nature : Carrefour !

« C’est clair, il y aura des besoins sur les clauses d’insertion. Mais dès maintenant, il convient d’anticiper en formant les demandeurs pour prétendre aux emplois de Carrefour » préconise Medhi Bouamar avant de mettre en garde les deux parties : « Si les besoins sont mal appréhendé­s, on s’expose à des soucis »

A.G.

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Selon les estimation­s, 863 offres d’emploi ne seraient pas pourvues sur le bassin ébroïcien !

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