Marine Le Pen à La Poste : premier déplacement, premier couac
La patronne du FN est venue vendredi à La Poste d’Écouis. Une visite pour dénoncer l’abandon de nos campagnes par l’État. Présente une petite demi-heure, Marine Le Pen a déjà enregistré son premier gros raté de la campagne.
Dur dur d’approcher Marine Le Pen ce vendredi après-midi 6 janvier à Écouis. La candidate du Front National à la prochaine élection présidentielle est venue visiter la Maison des services au public, fraîchement installée dans le bureau de poste.
Télé, radio, presse écrite… ce ne sont pas moins d’une cinquantaine de journalistes qui étaient là pour couvrir l’événement, prenant littéralement d’assaut la candidate frontiste dès son arrivée et ne la lâchant plus jusqu’à son départ pour Pont-de-l’Arche, autre étape de cette visite éclair dans le département de l’Eure.
Marée journalistique
À 14 h 30, la patronne du FN a fait une arrivée très remarquée, assaillie par les journalistes, tandis que la centaine de militants venus l’accueillir se tenait en retrait. Se frayant péniblement un chemin jusqu’à la porte du petit bureau de poste, la candidate à l’élection présidentielle a été accueillie par les responsables locaux et régionaux de La Poste. « Nous avons reçu une demande de l’organisation du parti. Dans la stricte neutralité qui caractérise La Poste, nous avons donné notre accord pour cette visite, comme nous l’aurions fait pour n’importe quel autre candidat », précise Didier Rhée, directeur de la communication régionale de La Poste.
Dans le petit bureau, les places étaient chères. Le maire, Patrick Loseille, venu comme il l’avait précisé sans écharpe tricolore, a salué la candidate avant de se faire très discret, rapidement repoussé par la marée journalistique à la recherche de la bonne photo.
Début de campagne raté
Et pour son début de campagne, le moins qu’on puisse dire c’est que Marine Le Pen a trébuché.
Venant dans l’Eure avec l’intention de vanter la ruralité et de dénoncer l’absence de services publics, la candidate FN a été renvoyée dans ses pénates concernant le financement des maisons de services au public, qui fleurissent actuellement dans de nombreuses petites villes.
Marine Le Pen a en effet affirmé que les collectivités locales avaient dû mettre la main à la poche afin de créer les maisons de services au public, mais pas « celle-ci, je crois ». Elle s’est rapidement fait reprendre par le directeur régional en charge du développement qui lui a rappelé que ce n’était le cas « pour aucune. Aucune des maisons de services au public de La Poste n’est financée par les collectivités locales ».
De quoi désarçonner la candidate FN, partie bille en tête, dénoncer haut et fort cette situation intenable pour les communes rurales. « Mais il me semblait que dans la loi telle qu’elle avait été présentée il y avait deux possibilités dont celle d’une partie prise en charge à 25 % par les collectivités. C’est ce que l’État avait annoncé. »
Et au directeur de rappeler que « c’était une première mouture qui avait été faite. Mais aujourd’hui vous avez un financement tripartite : La Poste, l’État et les opérateurs par le biais du fonds interopérateurs. »
Après une sortie compliquée, du bureau de poste, Marine Le Pen a pris la direction d’Igoville pour la suite de sa visite où elle a été accueillie par des manifestants bien décidés à lui compliquer un peu plus ce premier déplacement de campagne qui avait déjà bien mal commencé.