Gravigny à la croisée des chemins…
Démarré en 2000 avec l’inauguration du complexe sportif de la rue Marcel-Pagnol, le club de basket de l’US Gravigny dispute la première saison de son histoire dans l’élite régionale haut-normande. Une année d’apprentissage (8, 6 victoires, 6 défaites), mais aussi de questionnement.
Battue dimanche dernier à domicile par Mesnil-Esnard (7482), l’USG découvre la Pré-Nationale avec envie mais aussi un peu de frustration, comme l’explique son entraîneur Guillaume Leprince. « On espérait secrètement mieux figurer dans le championnat. On n’a pas été habitués à perdre autant de matches depuis plusieurs saisons. On a parfois du mal à faire les efforts nécessaires pour être dans l’intensité requise. »
Après avoir pris en main l’équipe en 2012, l’ex-pensionnaire du Centre de Formation de l’ALM, comme plusieurs de ses camarades de jeu, connaît la valeur de son équipe. Auréolé de deux montées successives en seniors (champion de Régionale 3 en 2014, puis de Régionale 2 en 2016) et de plusieurs titres régionaux en U20, la jeune escouade gravignaise a progressivement monté les échelons depuis le début des années 2010. Mais entre la satisfaction du parcours accompli et l’envie de voir plus haut dans le futur, le club se retrouve aujourd’hui quelque peu « victime » de son succès…
Prudence ou audace ?
Aux commandes d’un club stable (90 licenciés, 6 équipes masculines et 2 éducateurs à temps partiel), le président Gilles Villain préfère rester lucide. Présent au club depuis les débuts, il veut faire les bons choix aux côtés de son équipe de dirigeants : « On reste une petite structure et il semble compliqué d’avoir une ambition débordante compte tenu des problèmes que le monde associatif rencontre actuellement. Si nous voulions voir plus haut et espérer jouer en Nationale 3 un jour, il faudrait totalement repenser notre stratégie : aller chercher plus de sponsors pour pouvoir rémunérer des joueurs d’un autre calibre. Et on risquerait de se mettre en difficulté financière. Est-ce vraiment cela que l’on souhaite ? On est déjà vraiment contents de voir ce groupe, qui vit bien ensemble, mettre en valeur nos couleurs. »
Pourquoi pas la N3 ?
Le jeune technicien Guillaume Leprince (26 ans), lui, montre une ambition différente, mais raisonnée. « Lorsqu’on est arrivés à Gravigny il y a quatre
ans, la Pré-Nationale était pour nous le minimum à atteindre. Et quand je pense à la N3, je me dis « pourquoi
pas ». Surtout que j’aimerais vraiment connaître le basket de haut-niveau un jour et passer mon Diplôme d’État. Mais je comprends les réserves des dirigeants. On va déjà s’atteler à réussir notre objectif initial du maintien. »
Preuve de sa motivation, le fils de Catherine Leprince, présidente de l’Évreux AC Basket, a renoncé très récemment au rôle compliqué d’entraîneur-joueur qu’il endossait depuis plusieurs saisons. « À ce niveau, on affronte des coachs expérimentés qui savent comment faire déjouer l’adversaire. Et je ne suis plus assez dominant en tant que joueur pour être indispensable sur le terrain. Je veux me concentrer à 100% sur le coaching, et nous aider à réussir cette deuxième partie de championnat. »