Les pros humiliés
On les avait laissés sur une probante victoire devant Fos/Mer, le 23 décembre dernier. On pensait les retrouver tout aussi vaillants vendredi dernier face à Bourg-enBresse. Hélas, les basketteurs amicalistes n’étaient pas présents au rendezvous. Du tout.
Aux abonnés absents.
On s’attendait à un bon gros match de reprise, avec une salle comble et un public de feu. Les 2 000 spectateurs du centre omnisports d’Evreux n’ont hélas vu qu’une seule équipe en démonstration. Et pas la leur. Ils se sont d’ailleurs poliment tus, ne réclamant pas à se faire rembourser de leurs étrennes du jour, alors que les faits leur auraient donné de solides arguments pour obtenir réparation.
Avec Corre… mais sans envie
Car on leur avait promis une équipe enfin au complet, couteau entre les dents et appétit vorace pour la seconde partie de saison : manqué !
Certes, le grand Corre n’est plus malade de son dos. Kevin était même en tenue vendredi soir et aura joué certainement beaucoup plus qu’il ne l’aurait songé (21 minutes pour 5 points à 2/3, un rebond et une passe). Une bonne nouvelle donc pour les aficionados qui attendaient l’une des deux recrues majeures de l’intersaison depuis… bah l’intersaison ! Une belle surprise aussi pour les spectateurs plus épisodiques qui se demandaient bien qui était ce grand monsieur barbu trop rarement vu autour du banc ébroïcien depuis septembre dernier…
Mais hélas, comme un mauvais effet de piston trop étroit, on vit aussi le pauvre Angel Nunez en civil sur le banc, apparemment sérieusement touché au métatarse.
Bon, on ne s’inquiète pas trop de sa santé au final, vu comment il s’amusait à dribbler entre ses longues jambes à la pause, avec le sourire et sans souci apparent.
On s’inquiétera davantage sur son avenir à l’ALM, qui risque quand même de devoir se séparer d’au moins un de ses cinq joueurs étrangers sous contrat (Henry, Walker, Nunez, Vildé, Anagonye), sachant qu’une équipe ne peut en aligner que trois lors d’une rencontre de Pro B…
Moon walk
Hormis ces soucis d’organisation interne à la sauce médicale (prolongation d’Alosyus Anagonye jusqu’au 24 janvier, date du retour annoncé du pivot letton Richmonds Vildé), les feux étaient plus au vert qu’à l’orange avant le duel de ce malheureux vendredi 13. Ils ont pourtant vite viré au rouge vif, après 4 maigres minutes de chauffe (9-7 sous l’impulsion d’Henry) et du seul moment de domination locale.
Les partenaires du soir, les sociétés A Pas de Loup et Dad
Sécurité incendie, se sont vite rendu compte qu’ils avaient mal inspiré ceux qu’ils étaient venus soutenir.
C’est à pas feutrés que les joueurs de Laurent Sciarra sont d’abord entrés dans la partie, avant d’opter progressivement non pas pour le célèbre step
back de Michael Jordan, mais plutôt le « moon walk » de Michael Jackson et de partir loin, bien loin derrière la belle armada burgienne. Un 10-0 dans les mirettes pour commencer (9-17, 5e) ; -17 dès la 16e minute (23-40) ; -20 à la 24e (33-53) ; - 30 à la 35e (42-72) : « Dis Papa, l’alarme incendie
n’a pas fonctionné ! Ça pue le cramé ! »
Savo Vucevic a alors pu rasseoir son splendide duo Sim-Peacock (40 points et 53 d’évaluation à eux deux, soit tout autant que l’ensemble de l’équipe – terme d’usage peu approprié ici – de l’ALM Evreux).
Le public est resté silencieux
Laurent Sciarra, lui, n’eut plus d’autres solutions que d’envoyer le jeune Lavieille au charbon, histoire d’atténuer la possible
bronca qui se préparait. Ce fut la seule réussite de ce non-match de reprise.
Le fidèle public de Jean-Fourré s’est retiré dans le silence ou presque. Il avait compris que le vrai match de reprise de l’ALM en 2017 était programmé le 3 février prochain, avec la venue de Rouen.
Comme le laissait entendre clairement Kevin Corre à l’issue de la rencontre : on ne peut pas servir du caviar tous les ans sur les bords de l’Iton avec un budget qui n’évolue pas.
Il y a donc fort à parier que la priorité, cette saison, sera de manger des oeufs de lump sur le dos des Rouennais et d’entretenir un semblant d’illusion de groupe pour accrocher une petite place en play-offs.
Une option bien improbable à ce jour, tant l’ALM apparaît plus comme une addition d’individus qu’une véritable équipe.