L’espace Rougemare revendu à perte
Complexe sportif sous la tutelle de Pierre Duchesnay, puis laissée à l’abandon de longues années, la «mythique» Rougemare a (enfin) trouvé preneur. L’entreprise ébroïcienne Mozzalat l’a rachetée, à la Ville, pour la somme de 700 000 €…
La Rougemare a (longtemps) été synonyme de gros caillou dans la chaussure de Guy Lefrand puisqu’à peine élu, le maire a hérité d’un patrimoine tantôt désuet, tantôt cher à entretenir comme l’ancien complexe sportif créé, au mitan des années 70, par Pierre Duchesnay.
« On peut, effectivement, parler de soulagement. Car mine de rien, l’entretien des bâtiments pesait sur les finances de la Ville, d’autant que nous continuions à payer des impôts » confesse le premier magistrat, pas fâché de céder (enfin) l’affaire. Quitte à y laisser des plumes.
En effet, la transaction s’est nouée autour des 700 000 € alors que La Rougemare avait été rachetée 850 000 € par Michel Champredon…
Une belle coquille vide
À l’époque, le maire PRG sous la «pression» de son adjoint aux sports, José Laheye - souhaitait transformer l’ancien club de tennis en halle omnisports pour y héberger les sections gymnastique, boxe et karaté d’Évreux. Mais censé émerger en septembre 2015, le projet ne verra jamais le jour.
Auparavant, il avait été aussi question de faire de La Rougemare, la nouvelle terre d’accueil de l’ALM Basket… le temps de bâtir une nouvelle salle omnisports. On connaît la suite et ce dossier définitivement renvoyé aux calendes grecques !
« Je n’ai jamais cautionné cette opération, coûteuse en frais de fonctionnement. Je vous rappelle qu’un gardien séjournait en permanence sur place et que les lieux étaient toujours chauffés » souligne Guy Lefrand, bien embarrassé avec ce «cadeau empoisonné» de 2 600 mètres carrés (dont 350 pour le bar-restaurant), avec cheminée et moquette à tous les étages. En somme, une belle coquille vide…
Plusieurs pistes
Au gré de l’offre et la demande - La Rougemare a toujours suscité la curiosité -, la Ville a noué de nombreux contacts. Mais rien de bien sérieux, à l’instar de cette association sportive qui voulait «casser les prix», ou de ces deux originaux qui songeaient à une salle des fêtes et une piste de karting.
« Au final, on a exploré deux pistes : celle d’une société qui voulait faire, du bâtiment, un lieu de stockage, et celle d’une entreprise agroalimentaire implantée sur le secteur, Mozzalat. J’ai opté pour cette dernière, son installation étant susceptible de générer des emplois » synthétise le maire qui a personnellement rencontré le patron, Bruno Melani, pour finaliser l’accord.
Le sujet sera débattu lors du prochain conseil municipal, le 23 janvier, et l’opération signée dans la foulée. La date d’emménagement ? « Dans le courant de l’année » espère Guy Lefrand…