Valéry Beuriot se pose en rassembleur de la « vraie gauche »
Valéry Beuriot est candidat pour le parti communiste dans la 2e circonscription de l’Eure. Alors que le parti socialiste poursuit sa dislocation, il espère devenir le rassembleur de la gauche, la vraie.
Valéry Beuriot veut être le rassembleur de la gauche. Laquelle ? « La vraie ». Pour les détails, on verra plus tard. Pour l’instant, « il est important que le processus de décomposition s’achève ».
Le maire communiste de Brionne, deux fois candidats malheureux aux élections législatives, se voit bien comme l’homme providentiel d’une gauche départementale essorée par le quinquennat de François Hollande « qui n’a pas changé les inégalités ». Alors entre « une politique sociale-libérale, voire brutale et l’aventure dangereuse du FN », le quadragénaire entrevoit la « perspective d’une mobilisation de la gauche anti-austérité ».
Il faudra, pour imaginer les alliances qui pourraient se jouer dans la 2e circonscription, attendre les rapprochements qui pourraient se faire au niveau national, notamment entre Benoît Hamon et Jean-Luc Melenchon, le candidat soutenu par le PCF. « Il ne s’agit pas de logique d’appareil, se défend le candidat. Il s’agit d’ouvrir un horizon ».
Destans ? « Un député Godillot »
Le Brionnais ne craint pas franchement la concurrence de l’actuel député socialiste Jean Louis Destans, « un député Godillot qui a voté toutes les lois du gouvernement ».
S’il lui reconnaît une « politique volontariste et innovante » en tant que président du Conseil général de 2001 à 2015, il l’estime « disqualifié pour représenter la gauche dans cette circonscription », « je crois qu’il fait le mandat de trop ».
« Mon adversaire, c’est le candidat de la droite » préciset-il tout de même… Jean-Paul Legendre, le candidat LR dans la circonscription, profite lui aussi largement des salves de Valéry Beuriot : « Même avec le sourire, il ne pourra pas cacher qu’il soutient une politique dévastatrice ». Et d’évoquer les mesures phares et polémiques développées par le candidat François Fillon : la suppression de 500 000 fonctionnaires, le délitement des services publics, la fin de l’assurance-maladie.
Localement, en tant que viceprésident du Conseil départemental, Jean-Paul Legendre a également soutenu des décisions qui, selon le professeur de Lettres, ont largement nui à la ruralité qu’il prétend défendre.
Que se passera-t-il alors s’ils se retrouvent à devoir partager l’affiche d’un second tour dans une triangulaire face au FN ? Valéry Beuriot se désistera-t-il s’il arrive en troisième position ? Réponse d’homme politique : « Entre des démocrates, même avec une terrible politique et le FN, je ne vais pas balancer. Évidemment je… me poserai la question. Mais à l’aune de mes convictions vous pouvez en déduire la réponse, et je ne doute pas que le candidat de la droite ferait pareil. »