Michèle Rive, l’infatigable militante
Décédée d’un infarctus, à son domicile de Navarre, Michèle Rive laisse le souvenir d’une femme engagée sur le plan politique, au PS comme chez les Verts, et ardente militante des droits des femmes et des citoyens. Hommage…
Sur la page Facebook de notre journal, les hommages sont unanimes après la disparition de Michèle Rive, décédée jeudi à l’âge de 70 ans (*).
Driss Ettazaoui évoque une « femme d’engagement avec pour ligne de mire l’unité aux autres », Jérôme Pasco une personne de valeur, « des valeurs qui se perdent » alors que Marie-Anne Huard se souvient d’échanges nourris, à la bibliothèque de Navarre, avec la petite-nièce de l’ancien maire d’Évreux, Augustin Azémia.
« Nous discutions sur la condition des femmes et sur les inégalités. Une belle personne nous quitte », sentiment partagé par Samuel Roullé : « Vous inspiriez mon respect grâce à vos engagements politiques et humains ».
« La revenante de Mai 68 »
Féministe patentée, la « revenante de Mai 68 » comme la qualifie une compagne de route de la première heure, s’est multipliée sur le front des actions militantes et citoyennes.
La dernière en date ? Son élection à la tête de Biocoop d’Évreux et de Louviers où, en tant que présidente du CA et directrice générale, elle rêvait de favoriser les circuits courts, c’està-dire privilégier les producteurs locaux.
« Elle était inscrite dans le mouvement depuis la création de Biocoop, c’est-à-dire depuis une trentaine d’années. Son engagement écologiste la mobilisait à 100 % et elle a eu le mérite de remettre à jour tous les PV » se souvient l’ancien journaliste Pierre Didier.
élue avec Michel Champredon
Ce souci de ne rien céder à l’à-peu près et au hasard, on le retrouve également au coeur de l’ALEC 27 (Agence Locale de l’Énergie et du Climat) où Michèle Rive accompagnait les particuliers avec l’ambition, affirmée, de lutter contre les déperditions thermiques.
Verte de coeur, mais rose d’esprit !
« Michèle a été secrétaire de la section PS. Elle est restée fidèle au Parti Socialiste jusqu’au milieu des années 2000, avant de gagner les rangs d’Europe Écologie Les Verts » témoigne Gérard Silighini, pas toujours d’accord avec les «options» politiques de Mme Rive, mais admiratif de son engagement sans failles. « Au final, je dirai qu’elle a oeuvré pour la gauche missionnaire ».
Marquée au fer (rouge) de la politique, elle n’a donc eu de cesse de faire entendre sa voix, le conseil municipal lui offrant une tribune privilégiée.
C’est en effet sous l’étiquette «verte» qu’elle va intégrer l’hémicycle, dans le sillage du leader de «Changeons clairement les choses», un certain Michel Champredon.
Sous son règne, elle héritera du poste d’adjointe aux affaire sociales (2008/2014) et, par voie de conséquence, de la responsabilité du Centre Communal d’Action Sociale, « un CCAS en situation financière délicate qu’elle a eu le mérite de redresser » concède un témoin.
Minute de silence
Sur le plan professionnel, Michèle Rive - titulaire d’une maîtrise (philosophie) décrochée à Nanterre - a longtemps oeuvré comme formatrice en techniques documentaires.
« Elle travaillait au titre de la Chambre de Commerce de Rouen » précise Gérard Silighini, touché comme les politiques de tous bords qui, hier soir lors du conseil municipal, ont observé une minute de silence. À la mémoire de Michèle Rive et « ses multiples engagements, politiques et humains »… (*) La cérémonie d’hommage à Michèle Rive aura lieu vendredi, au crématorium d’Évreux, de 10 h 30 à11 h 15.