L’EAC a fait ce qu’il fallait
Sur un stade Roger-Rochard balayé par un vilain vent permanent, les rugbymen ébroïciens ont pris le meilleur sur les Havrais grâce à une plus grande agressivité. Le maintien est quasiment assuré. Place aux play-offs ? Essentiel.
Encore un match bascule pour rester dans la course aux phases finales et à la 6e place, mais surtout pour éviter de continuer à regarder trop longtemps dans le rétroviseur. Match bascule aussi pour le HAC, premier relégable, qui avait une belle carte à jouer pour se sortir de la zone rouge.
Bref, les deux équipes normandes avaient intérêt à vaincre dimanche sur le Pré-Margot. Mais ça, c’était avant l’inspection de l’arbitre anglais, M. Stephen (Comité d’Île de France).
Le juge du jeu estimait que le vénérable Pré était dangereux pour les 30 futurs acteurs. Les anciens ont bien ri à cette blague britannique. Repli donc sur le stade Roger-Rochard, qui venait d’être foulé victorieusement par les féminines de l’EAC, dominatrices 22-15 d’une autre formation havraise (à lire vendredi dans La Dépêche d’Evreux).
Le terrain avait un peu souffert, mais, avec ce qu’il est tombé en début de seconde période, les spectateurs ébroïciens n’ont finalement pas protesté.
Les joueurs ébroïciens, eux, ont enfin réussi une entame de match. Et ça change tout, de prendre en premier le score !
Une semaine après le brouillon caennais, les Eacistes se sont montrés plus inspirés. Les centres Vignaud et Vollard ont pesé aussi bien défensivement qu’offensivement. Le ballon a enfin quitté la charnière pour aller vers les arrières. Une meilleure alternance « gros-gazelles » et c’est mieux pour tout le monde. Pour les spectateurs, c’est certain. Mais aussi pour l’efficacité de l’Evreux AC.
Après 80 minutes, les rugbymen ébroïciens ont pris leur revanche sur le match aller (228) et sur la prestation bâclée offerte contre Caen. Les fidèles de Rochard ont pris du plaisir en ce dimanche 5 mars 2017. Hélas, il ne reste plus qu’un match à domicile avant la quille ! Déjà ? Peut-être pas, en fait.
La FFR a changé la règle du jeu en cours de compétition avec tout d’abord aucune relégation en fin de saison. Passage de 10 à 12 clubs pour l’exercice 20172018. Une rudement bonne idée pour éviter un championnat à trous. Et les play-offs vont finalement concerner les six premiers de la poule, avec des matches barrages en aller-retour dès avril prochain entre le 3e et le 6e et le 4e et le 5e, les deux premiers étant directement qualifiés. L’EAC fait pour le moment partie de la prolongation. Mais deux matches essentiels attendent les coéquipiers de Simon Lozier au SCUF et à l’ACBB pour rester du bon côté de la Force. À suivre donc de près…
Le film du match
* 2e minute : après moult chandelles pour tester les arrières des deux équipes, c’est l’ailier havrais Leudet De La Vallée qui craque le premier avec un en-avant dans ses 22 m. Sur la mêlée qui suit, Lozier se fait la belle au ras, Juin arrive en relais, Da Cruz crée un nouveau maul. Pellet inverse immédiatement pour Armange. L’ailier se joue alors d’un mammouth du HAC pour aplatir aux pieds des poteaux. Pellet transforme (7-0).
* 12e : après une entame passive, le HAC est à la manoeuvre. Mais les Havrais balaient les 22 m ébroïciens sans parvenir à perforer la défense adverse.
* 14e : pénalité face aux poteaux pour le HAC après un hors-jeu éaciste. L’ouvreur Colom prend les trois points (7-3).
* 20e : Vignaud casse trois placages et s’offre un rush sur plus de 40m. Le dernier défenseur le plaque par un o-soto-gari au cou. Technique payante au judo, pénalisée au rugby. L’ailier Leudet De La Vallée a sauvé son équipe d’un essai mais il passera les dix prochaines minutes sur le banc (carton jaune).
* 22e : deuxième pénaltouche. L’EAC poursuit son bras de fer. Les avants ferraillent pour mener la tortue à bon port. Le pilier Leclerc plonge derrière la ligne. L’arbitre refuse l’essai pour un contact avec l’un de ses partenaires.
* 33e : Evreux remet la pression. Pénalité dans les 22m havrais. Juin joue très vite, relais avec Pellet, Lozier arrive comme une balle pour s’enfoncer jusqu’à l’en-but adverse. Il y plonge pour la 52e fois de sa carrière. Aucune escroquerie à l’horizon, mais du bon Lozier (12-3).
* 43e : le HAC s’installe à son tour dans le camp eurois. Domination territoriale sans pour autant se créer une occasion d’essai.
* 58e : addition de fautes éaciste, Bryan Cossé en ajoute une autre avec un placage haut. L’arbitre sort la biscotte. Mathieu Queval hurle : « Pas une faute de plus ! »
* 60e : sous pression, l’EAC parvient à récupérer la gonfle et à organiser un contre mené par Guille avec un coup de pied à suivre. L’ailier pousse un adversaire sans ballon quand Remaud enchaîne avec un placage à retardement. L’arbitre sort une deuxième biscotte. Elle est pour Guille.
* 68e : à 13 contre 15, l’EAC est plus agressif que son adversaire. L’arbitre récompense l’engagement ébroïcien avec une pénalité face aux poteaux. Pellet ne fait pas de sentiment (15-3).
* 78e : Lozier exhorte ses coéquipiers à aller chercher le bonus offensif. Une exhortation par l’exemple. Pénaltouche, Pichet, poussé par ses copains, trouve la faille. Essai. Pellet bonifie en coin (22-3).
* 80e : le ballon rode le long de la touche près de l’en-but eurois, Pellet s’en saisit. Le juge de ligne havrais lève sa chasuble. Douteux.
* 80e + 4 : après plusieurs flirts avec l’en-but, les avants havrais déflorent la défense éaciste. Evreux perd son bonus. Le Havre gagne le respect du public (22-8).