Prison ferme pour la vodka volante

Tous deux sont venus sans avocat pour les défendre et pourtant l’un a une douzaine de peines au compteur et l’autre une quinzaine. Ils ont cumulé les vols aggravés, violences diverses, destructions, stupéfiants, rébellion, abus de confiance et même pour le premier, quatre mandats de dépôt à l’audience, mais la douzième peine avec sursis !

Gaëtan G. (26 ans) n’a aucune ressource avouable et, pour le travail, il est « en train de faire les papiers ». Julien J. (25 ans) n’a aucun revenu et il a refusé la seule « mission » proposée parce qu’il « n’aimait pas ça » dit-il à l’audience. Toutefois, de grands espoirs dans les aménagements de peine sont toujours d’actualité. « J’ai compris… » dit Julien lorsque la présidente lui rappelle qu’il a déjà été condamné pour la même chose : une tentative de remise d’objet à un détenu. C’est ce même délit qui est reproché à son camarade.

Le délit est devenu un grand classique : des « missiles » balancés sur la maison d’arrêt d’Évreux. Les deux cousins étaient en train d’opérer les lancements le 22 avril 2016 lorsqu’une patrouille de police s’en approche. L’un lançait une chaussette bien garnie (une bouteille de Vodka et un sandwich panini) et l’autre faisait des gestes pour l’alerter sur l’arrivée des policiers. Ils avaient, dirent les deux, été déposés par une femme conduisant le véhicule. Restait à expédier quatre bouteilles plastiques contenant un demilitre de Vodka et deux autres sandwiches…

« Cela alimente tous les trafics en prison… » leur fait remarquer la présidente.

Le substitut, Eric Neveu, souligne le « trop-plein d’avertissements » et conclut au « déferrement systématique pour trois mois ».

C’est la peine de prison ferme qui sera prononcée pour chaque casier judiciaire, ce qui porte le total des peines à vingt-neuf pour les deux.