ALM : les promesses d’un renouveau
Avec une nouvelle victoire vendredi dernier, l’ALM Evreux de Fabrice Lefrançois est remontée à la 6e place du classement. Si tout n’a pas été parfait, la superbe entame réalisée contre Saint-Chamond est porteuse d’espoirs pour la fin de saison. Analyse.
Après seulement deux semaines à la tête de l’équipe et trois succès à la clé (99-66 contre Saint-Quentin, 78-83 au Havre et 90-81 contre Saint-Chamond), Fabrice Lefrançois (33 ans) tente d’insuffler un nouvel élan à une formation souvent moribonde avec son prédécesseur. Comme il serait de bon ton de le faire dans la vie politique, quelles sont les principales mesures auxquelles s’attache le candidat ébroïcien ? Analyse non exhaustive en trois points du programme du jeune entraîneur d’Evreux.
Renforcer la sécurité autour du panier
À l’image d’un début de match impressionnant dans ce secteur vendredi (13-0, 5e), c’est devenu la priorité de tout un groupe. Même si la maladresse des joueurs de Saint-Chamond s’en est mêlée avec une multitude de paniers faciles ratés en 1re mi-temps, l’énergie déployée par Henry, Dibo & consorts faisait plaisir à voir. Seulement 12 points encaissés par quarttemps (45-24 à la mi-temps) et une volonté réelle de repousser l’adversaire loin du cercle en l’impactant physiquement. Une vraie satisfaction contre une formation de la vallée du Gier pourtant habituée à briller offensivement depuis un mois (5 victoires consécutives avant la rencontre et une évaluation moyenne de 107 sur la période). Dommage que les Amicalistes n’aient pas réussi à reproduire cette intensité en seconde période (perdue 4557 !), la faute à une « fatigue physique légitime » après trois matches en huit jours, comme le soulignait leur coach en conférence de presse. Mais certainement aussi un peu de relâchement qu’il faudra gommer pour espérer atteindre l’objectif des play-offs…
Favoriser l’utilisation des talents
Après son 39 d’évaluation devant Saint-Quentin, puis son 41 au Havre (35 points inscrits), le petit meneur américain Corin Henry a continué de marcher sur l’eau contre Saint-Chamond (20 points, 10 passes, 5 rebonds, 5 interceptions et 6 fautes provoquées pour 28 d’évaluation). Et dans son duel à distance, il a très nettement pris le pas sur B.A. Walker, l’ex-Ébroïcien, limité à 6 points et auteur d’autant de ballons égarés…
Si le spartiate Caleb Walker est toujours aussi régulier (voir page suivante), Lamine Kanté semble, lui aussi, plus épanoui depuis le départ de Laurent Sciarra (14 points à 3/6 vendredi derrière la ligne des 6,75 m). Malgré une performance mitigée au Havre mardi dernier (7 points à 3/13), il a réalisé deux de ses trois meilleures performances de la saison avec Fabrice Lefrançois.
Le nouvel entraîneur de l’ALM ne fait pourtant pas dans l’humanitaire et affirmait au micro
des journalistes : « Pourquoi faire sortir un joueur du terrain s’il est bon ? Si certains éléments ont été moins responsabilisés depuis deux semaines, ils auront leur chance,
comme les autres. » S’il n’y a pour l’instant aucune frustration visible venue du banc, nul doute que la gestion des temps de jeu de garçons comme Mekdad ou Nunez (12 minutes chacun) reste néanmoins un axe prioritaire pour le nouveau staff.
Plus de rythme et moins de bride
Pour mettre en valeur son bilan, le nouveau technicien s’appuie sur des chiffres tangibles : « On vient de faire 20, 18 et 23 passes décisives. Et on a inscrit au moins 40 points par mi-temps hormis la première contre Saint-Quentin (37). »
Avec un jeu offensif beaucoup plus rythmé qu’en début de saison, et qui laisse la part belle à la lecture individuelle de chaque joueur, nul doute que les joueurs s’épanouissent dans ce nouveau système.
Mais il faudra faire attention au revers de la médaille et que des garçons qui aiment avoir le ballon en main n’en profitent pas pour assouvir leurs envies individuelles.
Il est ainsi prématuré de faire preuve d’autosatisfaction, comme le notait l’intéressé vendredi soir : « On a d’abord cherché à redonner du plaisir aux joueurs mais on sait qu’il reste beaucoup de points à travailler offensivement. On joue avec très peu de formes de jeu et il est nécessaire qu’on retrouve une vraie alternance extérieur/intérieur. »