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Nadeau (EVB), du Canada au Canada…

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Un bonnet vissé sur ses cheveux blonds, une écharpe, un sourire accroché en permanence. Voici l’uniforme de MarieSophi­e Nadeau. Depuis le mois d’août, elle trimbale sa bonne humeur à Evreux, dans un gymnase du Canada qui n’a jamais si bien porté son nom. Un mot gentil, une blague, une attention. Le positivism­e canadien.

Contrairem­ent à ses collègues, pendant ce week-end de repos, elle n’a pas rendu visite à sa famille. « Pas de Noël, pas de Jour de l’an à la maison. Le championna­t ne faisait pas de trêve. Je savais en signant à Evreux que l’aventure serait de neuf ou dix mois en continu. Sans possibilit­é de revenir quelques jours au Canada. Les billets d’avion sont assez onéreux et puis, il y a la question du décalage horaire. C’est comme ça… »

La Montréalai­se n’en fait d’ailleurs par une histoire : « Pour ma première expérience à l’étranger, je pensais éprouver un moment ou l’autre un peu de lassitude ou de manque. Mais finalement, cette saison file à une vitesse dingue. Bien plus vite que je ne l’imaginais. Il ne reste plus que trois matches de phase régulière ! »

Montréal-Evreux, transition facile ? « Heu… disons que la vie à Evreux est plus calme. On peut plus facilement se focaliser sur son job. »

Grise Normandie

Et question météo ? Les neiges du Canada ont-elles manqué à Mady (N.D.L.R. : son surnom) ? « Oh, je ne suis pas une amoureuse des grands froids et des grands espaces glacés. Bon certes, la neige m’a un peu manqué mais c’est surtout le soleil. Il fait moins froid en Normandie qu’au Canada mais surtout il fait bien plus gris. Au bout d’un moment, c’est un peu plombant. »

Au rayon acclimatat­ion, l’internatio­nale canadienne se régale en Ligue AF et s’enthousias­me : « C’est un championna­t qui me convient parfaiteme­nt. Avant de partir, je me posais bien des questions. Et finalement, je me sens à ma place en Ligue AF. »

Va-t-elle prolonger ?

Que pense la réceptionn­euseattaqu­ante de ce championna­t quasiment sans coupure et qui s’étale de début octobre à début avril ? « Au Canada, j’étais habituée à disputer deux matches par fin de semaine, le vendredi et le dimanche. Je n’ai donc pas trouvé le championna­t aussi « rempli » que ça ! Mais il me convient parfaiteme­nt. Cela me donne envie d’aller plus loin. »

C’est-à-dire ? « De pousser plus loin l’aventure. De découvrir encore plus la France. Vous n’en avez pas fini avec moi ! »

Est-il question d’une re-signature ? « Les discussion­s vont dans le bon mais avant nous avons un championna­t à terminer et de la meilleure des manières possibles. »

Marie-Sophie Nadeau est arrivée à Evreux avec l’étiquette de réceptionn­euse-attaquante. MSN confirme : « Avec l’équipe du Canada, je suis réceptionn­euse prioritair­e et attaquante… subalterne ! En début de saison, j’étais contente d’attaquer plus qu’à la maison. » Et au fil du temps, par la force des choses, elle a punché jusqu’à cinquante ballons en seulement trois sets à Saint-Raphaël (défaite 3-0).

Crise de confiance collective

L’évolution de son rôle tient à des faits de saison. La Montréalai­se n’a rien oublié des événements qui ont frappé l’EVB : « Bien sûr, nous aurions certaineme­nt pu faire mieux. Très certaineme­nt. Mais dès le premier match, nous avons été touchées par des blessures. Et cela a continué toute la saison (N.D.L.R. : la malédictio­n s’est poursuivie jusqu’à la dernière rencontre remportée 0-3 à Terville, puisque Kennedy Bryan s’est blessée à la fin du second set à un genou sans pouvoir revenir dans le 3e). Dès le premier match au Stade Français, Mariana s’est blessée, elle n’est plus réapparue. À Paris encore, Julie (Olivera Souza) n’a joué que deux sets. Bloquée du dos, elle a mis du temps à revenir. Olivier (Lardier) a dû changer son plan tactique. Ensuite, Juliette (Fidon) s’est blessée deux fois (cheville, puis abdominaux). Tout le monde avait vu la place que prenait Juliette dans notre équipe. Les centrales aussi ont été touchées par des pépins physiques. Toutes ces blessures ont généré de l’incertitud­e. Nous avons perdu confiance. Confiance aussi entre nous. »

De fil en aiguille et à coups de plomb dans les défenses adverses, la jeune femme de 27 ans se retrouve ainsi au 14e rang des meilleures attaquante­s du championna­t de France. Une performanc­e plus que correcte pour une joueuse qui n’évolue pas à la pointe mais qui possède bien des arguments aussi bien au service et qu’au bloc. « J’ai embrassé le rôle qui m’a été dévolu avec beaucoup d’enthousias­me. Mon volley a évolué avec moins de sécurité et plus de prises de risque. Et je trouve cela très bien… de faire bouger ses lignes personnell­es. C’est pourquoi, comme je le disais, je me sens à ma place ici en France, en Ligue AF… »

Et à Evreux également. * EVB - Cannes, samedi 18h30, gymnase Canada.

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