Pacy lance le sprint

Pour la réception de Saint-Romain-de-Colbosc, les joueurs du PMRC ont laissé leur adversaire s’échapper, puis ont nettement accéléré avec trois buts dans le dernier quart d’heure. Un pas supplémentaire vers la montée en Nationale 3.

Lieu du départ de Ménilles. : stade

Un match qui s’est joué à la manière d’une étape de montagne. Avec du feu dans les jambes dès l’entame, les Pacéens s’agitaient pour placer plusieurs banderilles : tête écrasée de Sihel (6e), enchaînement contrôle-frappe de Deluca dans la surface (23e), déviation de Melikechi au-dessus (41e). Mais trop impatients, ils avaient du mal à décrocher le wagon vert de Saint-Romain.

L’agacement visible (et audible) de leur entraîneur Manuel Huet dans les trente premières minutes était là pour en témoigner. « On avait insisté à l’entraînement sur notre tenue de ballon dans les 30 mètres adverses. On savait qu’il faudrait étirer leur défense en 3-5-2 et placer du jeu entre les lignes. Alors que là, avant la pause, dès qu’on était sur le côté, on la foutait devant. Avec des centres qui ne ressemblaient à rien en plus. Malgré tout, on s’était procuré quelques opportunités et on sentait qu’on pouvait marquer. »

Du temps à se mettre en route

Et à force de flinguer à vide, les Ménillois allaient se faire coiffer au poteau en haut du premier col. Alors que Mathieu Deluca était au sol, les banlieusards du Havre profitaient d’une perte de balle de Bilel Isli, très dispendieux dimanche, pour ouvrir le score (0-1, 47e).

Un avertissement qui eut don de réveiller des joueurs de Pacy à la limite de la fringale et qui commencèrent à changer de braquet. Mais Melikechi lancé en profondeur (53e, 56e) et Pichavant face au but vide (58e) manquaient l’égalisation.

C’est alors que le « directeur de course » (ndlr, comprenez l’arbitre) expulsa assez sévèrement un milieu de Saint-Romain coupable d’un tacle mal maîtrisé (59e). Avec une supériorité numérique bienvenue et l’entrée du véloce Emmanuel Awolaja, les derniers kilomètres s’annonçaient terribles pour les visiteurs.

Déjà plusieurs fois au bord de la bordure, leur peloton allait finir par craquer. Sur une touche rapidement jouée côté droit, Walid Melikechi, alias « le Mark Cavendish de Pacy », débordait à pleine vitesse pour servir aux six mètres le serial buteur Abdel’ Sihel (1-1, 73e).

Une victoire à la «pédale»

Dès lors, plus rien ne pouvait stopper le train « ciel & blanc », lancé à vive allure vers la flamme rouge. Et c’est le gaucher Mathieu Baulier, entré en piste quelques minutes auparavant, qui donnait l’avantage aux siens d’un coup franc dévié (2-1, 77e). La défense des maillots verts du Havre ressemblait plus à un gruppetto attendant désespérément de mettre pied à terre. Mais le milieu relayeur pacéen Cyril Kurnik, très précieux tout au long de la rencontre par son jeu long, n’avait pas prévu de couper son effort avant la ligne d’arrivée. Et si son lob génial finissait sur le poteau (90e + 1), il avait déjà corsé l’addition quelques instants plus tôt d’une percée dans l’axe et d’une lourde frappe du gauche qui terminait sous la barre (3-1, 90e).

Analyse à chaud de Manuel Huet, manager de l’écurie PacyMénilles RC, au micro de Gérard Holtz. « Les mecs ne lâchent pas bien qu’on prenne un but pourri. On a l’objectif à court terme de réussir le mois de mars et s’offrir un match pour l’accession pour la venue du leader Gonfreville le 9 avril. »

A neuf journées de la fin du Tour, si le maillot jaune semble difficile à aller subtiliser aux invincibles gonfrevillais (deux points de retard mais deux matchs en plus pour Pacy), les baroudeurs du PMRC roulent droit vers leur objectif final.