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Le Setom court après l’agglo

Élu dans un fauteuil, le président du Setom, Jean-Pierre Maureille, annonce une reprise en main financière tout en souhaitant le retour de Guy Lefrand et l’EPN dans le giron du Syndicat mixte pour l’Étude et le Traitement des Ordures Ménagères…

- A.Guillard

« Le chemin a été compliqué, douloureux, mais on commence à sortir de l’ornière » Réélu avec un score à la nord-coréenne (100 % des voix !), le président Maureille ne boude pas son plaisir, lui qui a hérité d’un Setom en déliquesce­nce, fragilisé sur le plan financier et ébranlé par les désirs «d’indépendan­ce» de l’Agglo d’Évreux.

Propulsé dans le fauteuil présidenti­el après la démission surprise de Daniel Jacob - lassé des attaques à répétition de Guy Lefrand et de l’apathie de certains délégués -, il espère « ne pas revivre les mêmes inconvénie­nts ».

Au passage, il hérite d’un Syndicat refondu dans les grandes largeurs, avec un périmètre étendu aux Portes de l’Eure, en passant par les axes Epte/ Vexin/Seine et Seine/Normandie/Agglomérat­ion. Soit 150 communes et une population de 156 140 habitants !

« On a stoppé l’hémorragie »

« Bienvenue chez les fous ! » a-t-il lancé à l’adresse de l’auditoire, jeudi lors des élections du comité syndical.

Pourtant, «l’asile d’aliénés» se porte mieux. « L’an dernier, on a changé de gouvernanc­e, avec le recrutemen­t d’un directeur général et des modificati­ons sur les services techniques. La restructur­ation a porté ses fruits » apprécie le big boss, conforté dans son action par un exercice positif.

En effet, bien que plombé par son déficit extérieur, le Setom est parvenu à boucler l’année avec un excédent de 2 millions d’euros « alors que je misais plutôt sur 1,8 M €. Bref, on a stoppé l’hémorragie puisque pour moi, le juge de paix, c’est le compte de résultat. »

Fort de ce précepte, le président tourne désormais ses ambitions vers l’horizon 2020, date charnière s’il en est. « On doit, d’ici là, retrouver nos provisions, garantir nos excédents et augmenter notre capacité d’autofinanc­ement. » Le tout, sans assassiner financière­ment les adhérents, « l’effort devant rester modéré »…

« Je ne suis pas naïf »

On le sait, le Setom a entretenu des relations pour le moins compliquée­s, doux euphémisme, avec la Ville d’Évreux, et son maire, Guy Lefrand. Au point que ce dernier a émis le souhait de claquer la porte, ne souhaitant pas porter le chapeau et payer pour la mauvaise gestion (antérieure) du Syndicat !

« Tous les adhérents doivent se partager le déficit de 2,5 millions d’euros lié à la production de chaleur (biomasse), et non la seule ville d’Évreux. » Et droit dans ses bottes, le premier magistrat de fixer le prix du Mégawatt à 26 €, et non 34 € comme réclamé par le Setom !

Depuis ? « J’ai revu Guy Lefrand à plusieurs reprises, on tend vers l’apaisement » suggère Jean-Pierre Maureille pour qui le bras de fer n’a plus lieu d’être, « d’autant que le président d’EPN souhaite engager la réflexion. Donc, la situation n’est pas figée. Mais je ne suis pas naïf : M. Lefrand voudra toujours le meilleur service au plus juste prix. »

Partant de là, le Setom va lancer des études pour négocier un coût satisfaisa­nt pour tous les acteurs. « Je le dis et le répète : il faut trouver un terrain d’entente. Car l’EPN reste un acteur incontourn­able, je veux qu’il fasse partie de l’aventure. »

La fin du bras de fer ?

Si une convention transitoir­e a été signée avec l’EPN - qui n’est plus adhérent depuis le 1er janvier -, l’exercice 2018 devrait marquer un tournant décisif.

« À cette date, chacun devra avoir pris une décision » Mais dans le cas contraire ? On n’ose imaginer les conséquenc­es qu’aurait un retrait définitif d’Évreux Portes de Normandie, notamment sur le plan financier à l’heure où JeanPierre Maureille - qui sort tout juste d’une « mandature complexe » - veut placer l’actuelle sur le ton de la résolution.

« Il s’agit d’un mandat de préparatio­n, avec quatre engagement­s à tenir. Je pense, notamment, au nouveau marché de contractua­lisation avec la biomasse et le tri. Il faut récupérer un volume conséquent, car le tri est la seule filière à gagner de l’argent. » détaille le président, impatient de redonner des couleurs à un Setom qui relève la tête de l’eau, un Syndicat qui emploie 120 personnes et demeure « un outil plein d’avenir »…

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Désormais, le Setom compte 22 délégués… mais toujours pas de représenta­nts de l’EPN (Évreux Portes de Normandie) !
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« À l’horizon 2020, on devrait retrouver plénitude et sérénité » espère le président Jean-Pierre Maureille.

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