Salim montre l’exemple
Jeudi 27 avril, l’Association des jeunes de La Madeleine (AJM) organise son deuxième Job challenge. Salim Agraimbah, un jeune du quartier, viendra témoigner de sa réussite.
Présent au Job Challenge 2, un jeune du quartier, Salim Agraimbah, 25 ans, affréteur commercial chez Geodis Calberson, apportera son témoignage : celui de la réussite de son parcours de formation. Salim est diplômé d’une prestigieuse école de commerce de Bordeaux, une des plus réputées. « J’ai fini mon master, bac + 5 et j’en suis à refuser des entreprises qui me sollicitent. Des DRH me demandent même pourquoi je refuse leur offre ! » Dans ce cas, Salim essaie généralement de placer quelqu’un d’autre. Salim a gardé ses racines dans le quartier de La Madeleine et il essaye chaque année de faire bénéficier d’autres jeunes de la filière qui lui a permis de réussir.
Grâce à sa formation
L’histoire de Salim est celle d’un parcours de formation construit avec l’AJM. Pour Stéphane Baki : « Au même titre que d’autres, Salim est emblématique des réussites du quartier. Il essaye chaque année d’aider d’autres jeunes à bénéficier de cette filière d’excellence. » Les parents de Salim sont originaires du Maroc. « Nous sommes dix enfants. Pour mes parents, l’intégration réussie c’était très important. Mon père insistait sur l’obligation d’avoir une bonne formation… » Juste après le bac ES, obtenu au lycée Aristide-Briand, Salim en était à se demander s’il n’allait pas devoir aller travailler comme ouvrier à l’usine. « Franchement, je ne savais pas quoi faire, j’ai fait une année de droit mais je ne m’y retrouvais pas. J’ai appris par l’AJM que l’entreprise Ferrero avait un programme d’aide à la formation à une vingtaine de jeunes chaque année. »
Partenariat avec Ferrero
Gisèle Baki rappelle que : « Des responsables de Ferrero sont venus rencontrer l’AJM et ils ont bien joué le jeu. » L’entreprise Ferrero est un poids lourd mondial : 34 000 collaborateurs de plus de 100 nationalités différentes. En 2008, Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la politique de la ville, avait créé le plan Espoir banlieue. Elle avait alors entraîné des entreprises dans cette dynamique. Dont Ferrero… Son idée était d’apporter du coaching personnalisé aux jeunes en décrochage. Pour vingt jeunes, chaque année depuis sept ans. Salim précise : « Le dossier de candidature était basé uniquement sur la motivation, l’envie, le dynamisme, et pas sur les résultats scolaires. Je ne connaissais pas ce programme-là, l’AJM me l’a fait découvrir et m’a accompagné tout au long, me trouvant même la bonne Business School. » Avec l’AJM, Salim a monté le dossier et proposé sa candidature : « J’ai été accepté et j’ai intégré cette fameuse école de commerce, très réputée, de Bordeaux. Le prix en était de 15 300 € par année, payé par Ferrero, qui, en plus, a pris en charge mes dépenses de la vie courante, loyer, nourriture, transport, etc. » Salim a été parrainé et suivi par des cadres du groupe. « Ma marraine est chef de projet chez Tic Tac une entité du groupe Ferrero. On se parlait au téléphone chaque semaine… » Maintenant affréteur commercial chez Geodis Calberson, Salim sera présent jeudi 27 avril pour « redonner de la motivation à ceux qui désespèrent. Car ça ne s’est pas arrêté à moi. Je suis un cas parmi d’autres. J’ai fait une école de commerce mais d’autres se sont formés et font carrière ailleurs, par exemple dans les métiers du cinéma… »