Des aides gagnant-gagnant
À la tête d’un troupeau de 35 vaches, Emmanuel Buyck, installée à Portes, a organisé la première démonstration de l’utilisation de sa nouvelle presse à balles, jeudi dernier, en présence de Marcel Sapowicz.
Ce n’est pas tant le maire de la commune que le vice-président du Pays de Conches, chargé du SPANC et de la politique de l’eau, que l’éleveur a tenu à associer à la première démonstration de sa nouvelle presse à balles qui lui permettra de poursuivre son activité en toute indépendance.
En effet, dans le cadre de sa politique d’aide pour le maintien des éleveurs sur son territoire et face à la crise de l’élevage, la communauté de communes de Conches est partenaire de mesures mises en place par l’Agence de l’Eau, pour favoriser l’autosuffisance et le maintien des prairies et des cultures en herbe. La dernière en date, un appel d’offres lancé par l’Agence de l’Eau relative aux investissements dans les exploitations agricoles induisant un bénéfice pour la ressource en eau. L’acquisition de différents types de matériel de désherbage mécanique (herses, bineuses…) et pour entretenir les surfaces fourragères en herbe (prairies permanentes ou temporaires) pour limiter l’utilisation de désherbants, donnait droit à une aide financière. Une opportunité dont s’est saisi Emmanuel Buyck, aidé pour l’instruction du dossier par Simon Manceau, chargé de relations et conseils auprès des exploitants agricoles du Pays de Conches.
Une politique agricole commune
Lancé l’été dernier, cet appel d’offres s’adressait essentiellement aux exploitations situées près de l’aire d’alimentation du captage du Bois Morin, entre Ferrières-Haut-Clocher et Portes, classé Grenelle pour son haut niveau de pollution. Sensibilisé par Simon Manceau, Emmanuel Buyck s’est saisi de cette opportunité pour acquérir une presse à balles rondes (bottes de foin) financée à hauteur de 30 % et une faucheuse pouvant bénéficier d’une aide de 60 %, un investissement total de 54 000 €.
Tenu de faire appel à des entreprises extérieures pour le fauchage de son herbe, ces nouveaux engins lui permettront de faucher et de stocker son herbe en temps et en heure : « l’an dernier, faute d’entreprise extérieure disponible, j’ai perdu une partie de ma culture. Travailler pour rien, c’est décourageant et cela engendre des frais supplémentaires, il faut bien compenser la perte en foin par des aliments achetés » a témoigné l’éleveur. « Il ne s’agit pas de doter toutes les exploitations de nouveaux matériels, mais de favoriser une politique agricole commune. Grâce à l’acquisition de ce matériel, Emmanuel Buyck pourra intervenir sur d’autres petites exploitations de proximité, confrontées aux mêmes problèmes » a souligné Marcel Sapowicz.
Vers une agriculture raisonnée
Pour prétendre à cette aide, l’éleveur s’est également engagé, à travers une convention avec la Commission interministérielle de coordination des contrôles (CICC) à tendre vers une agriculture raisonnée. « Financée par le Pays de Conches, cette convention permet de lever des verrous et sortir des pratiques conventionnelles grâce aux outils mis gratuitement à la disposition des exploitants agricoles. Il s’agit d’une approche systémique qui permet de travailler, par exemple, sur l’augmentation de la part d’herbe sur la surface utile sur l’exploitation. Elle offre des pistes de travail et de réflexion sur les pratiques pour tendre vers une réduction concertée de l’utilisation des produits phytosanitaires via l’introduction de leviers agronomiques. Ces réflexions concernent aussi la pratique de la culture par le décalage de la date de semis de blé, le colza associé… » a conclu Simon Manceau.