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« Le maintien, fait à 98 % »

- David Elhaïk

Mal en point avec quatre défaites de suite et 290 minutes sans marquer avant un match crucial chez la lanterne rouge Avranches B, les footballeu­rs ébroïciens y ont totalement brisé la spirale négative. L’EFC devance désormais quatre adversaire­s à deux journées de la fin, et compte quatre longueurs d’avance sur le dernier et seul relégable. Le capitaine BALLA FALL, premier buteur de la partie, dévoile les sentiments qui ont traversé la semaine locale.

Il y a les cartésiens qui ne voudront y croire que quand la logique mathématiq­ue l’y autorisera. Et il y aussi ceux nombreux, comme Balla Fall, qui s’avouent convaincus à « 98 % » du maintien de l’EFC 27 suite à la victoire ramenée samedi dernier de chez la lanterne rouge Avranches B (4-1).

Alors que la réforme des championna­ts nationaux n’engendre qu’une seule descente cette saison dans les poules de CFA2, Évreux restait en effet à la lutte pour éviter ce strapontin, suite à une terrible série de quatre défaites (Aubervilli­ers 1-2, Avoine-Chinon 0-2, Le Mans 0-2, Dreux 0-1). Autant dire que le déplacemen­t près du Mont Saint-Michel constituai­t une rencontre absolument décisive, chez une réserve de National située seulement une longueur derrière. À l’arrivée, couplée à la défaite de Quevilly-Rouen face à Blois (1-2) et le nul du Maccabi Paris face à Dreux (1-1), cette 24e journée est devenue magnifique pour le peuple ébroïcien.

Présent le 4 juin 2011 lors de l’improbable descente du club de CFA2 en DH, puis lors de l’historique (re)montée de l’été 2015, le capitaine Balla Fall a donc vécu une semaine chargée en émotions. Nous l’avons contacté dimanche soir, alors qu’il se trouvait avec ses amis Dramane Dillain, Kevin Giboyau ou Jonathan Petitjean devant Nice-PSG, pour qu’il nous raconte cette délivrance.

UN STRESS IMMENSE ?

« Oui, il y avait un grand stress avant la partie. Mais comme souvent cette saison quand on s’est retrouvés dos au mur, il nous a permis d’être positifs. On a pris conscience que cette rencontre constituai­t un tournant de la saison, contre une équipe de notre niveau qu’on devait absolument battre. Du coup, on a vraiment bien attaqué le match, en ne lâchant pas un seul espace et en nous montrant morts de faim sur chaque duel. Du gardien aux attaquants, tout le monde s’est battu, Gaétan Laura réalisant notamment 1 4 un match énorme en pesant sur la défense adverse avant de sortir pour blessure. Une vraie victoire d’Ébroïciens. Et quand je vois notre petit jeune Deniz Karademir entré en cours de jeu qui se met au diapason, ça résume l’état d’esprit du jour. »

LES BONNES VIBRATIONS

« À quel moment ai-je senti que ça allait bien se passer ? Franchemen­t, c’est dur à dire, mais il y a eu quelques signes. Un gamin comme Ibrahima Camara a par exemple pris la parole pour dire qu’il sentait qu’on allait gagner. Il y aussi eu des mots d’encouragem­ent, les tapes dans les mains d’avant-match, les regards : j’ai senti que tout le monde était conscients de l’importance du moment. Ensuite, dès l’entame, on était vraiment bien. On réussissai­t nos passes, on gagnait les duels : pendant dix minutes, Avranches n’a pas vu le jour. »

UN BUTEUR NOMMÉ BALLA

« C’est marrant, car à l’entraîneme­nt de vendredi soir, on a travaillé les coups de pied arrêté, et Bob m’a engueulé en me disant que je le saoulais à ne jamais marquer sur ces phases de jeu. Du coup, j’ai regardé quelques vidéos pour essayer de mieux me positionne­r. Finalement, c’est après un corner et une déviation de Titif que je gagne mon duel au deuxième poteau et ouvre le score à la 20e minute (ndlr, le défenseur n’avait plus marqué en championna­t depuis le 7 novembre 2015 contre Beauvais, 1-1). »

LE COUP DE L’ASSOMOIR

« Avranches égalise suite à une erreur d’appréciati­on sur une touche, puis un cafouillag­e monstre (1-1, 55e). Malgré ça, notre état d’esprit est resté fort, les mecs comme Titif ou Momo ont expliqué qu’il restait beaucoup de temps pour marquer… et moins d’1 minute après, on reprenait l’avantage ! Là, on a senti qu’Avranches a baissé la tête. Avoir réalisé tous ces efforts pour égaliser puis se retrouver à nouveau menés, c’était sans doute trop pour eux. »

LA DESCENTE DE 2011 EN TÊTE ?

« J’y ai justement fait allusion durant la semaine. De cette période, il ne reste que Karoukine (Mendy), Titif (Akdim), et je crois Diako (Niakaté) qui faisait ses débuts (ndlr, l’entraîneur Dramane Dillain évoluait aussi en tant que joueur, alors que Larçonnier, Mateus et Vincent avaient été utilisés avec parcimonie). Ces derniers temps, j’entendais un peu trop qu’il «suffisait» de battre Avranches (14e) ou Maccabi (12e) lors des deux prochaines journées pour se maintenir. Mais à un moment donné, il faut mettre les paroles en adéquation avec les actes. En 2011, on n’avait pas vu le truc venir : on n’avait jamais été relégables de la saison et tout s’était joué à la dernière journée, là aussi contre une équipe qui jouait la montée (Dunkerque), comme ça nous arrivera le 20 mai contre Saint-Pryvé. Du coup, j’ai essayé de faire comprendre aux jeunes qu’à l’époque, personne n’avait jamais vécu ça, et que tant que ça ne t’arrive pas, tu ne rends pas compte. »

LE MAINTIEN, C’EST FAIT ?

« Avec cette victoire, j’estime le maintien acquis à 98 % (ndlr, Évreux possédant un goal-average particulie­r favorable sur Avranches et Quevilly-RouenMétro­pole, il faudrait notamment que ces ceux équipes gagnent leurs deux derniers matches ET qu’Évreux perde les deux siens pour être dépassé). Avranches doit encore aller chez Saint-Pryvé qui vient de perdre chez son dauphin Le Mans (0-1). Ça nous arrange, car le leader va être dans l’obligation d’un résultat pour être champion, et dans ces conditions, je ne vois pas comment Avranches pourrait s’imposer là-bas.

Comme rien n’est définitif, on a toutefois juste ressenti le sentiment du devoir accompli. En plus, Gaétan (Laura) a été hospitalis­é jusqu’à 23 heures suite à un choc, et on est restés avec lui jusqu’à sa sortie. Ensuite, comme on était partis à 11 h le matin-même, on était très fatigués physiqueme­nt, mais aussi émotionnel­lement, et on a tous dormi dans le minibus au retour. Mais on aura tout le temps de fêter ça quand on aura définitive­ment validé les 2 % restants. »

« En 2011, on n’avait pas vu le truc venir »

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Balla Fall : « J’ai senti dès l’avant-match les petits signes prouvant que tout le monde était conscience de l’importance du match. »

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