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Manifestat­ion du 1er mai, le FN tenu à distance

Dans le vent et la tourmente sociale, les revendicat­ions ont éclipsé l’émergence du Front national. Sous la bannière commune de la CGT, de l’UNSA et de la FSU, les manifestan­ts ont préféré cibler les politiques d’austérité…

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Que reste-t-il du vaste élan de solidarité qui, en 2002, avait jeté des centaines de milliers de personnes dans les rues ?

À Évreux, la présence de JeanMarie Le Pen au second tour de la présidenti­elle avait mobilisé le ban et l’arrière-ban des militants, des politiques et des citoyens, le défilé du 1er mai offrant une superbe caisse de résonance à la contestati­on.

« Pas une voix pour le FN »

Hier lundi, tout juste a-t-on pu apercevoir une pancarte et une banderole stigmatisa­nt le parti bleu Marine : « Battre Le Pen, la haine. Résister à Macron, la banque. »

Car au même titre que le leader extrémiste, le probable futur président de la République n’échappe pas à la vindicte populaire.

« Je n’oublie pas qu’il a menacé de supprimer 120 000 postes de fonctionna­ires. En arrière-plan, on voit là une conception de l’État qui fait le lit du secteur privé » suggère Patrick Bezault, secrétaire départemen­tal FSU.

Également critique à l’égard du Front national : « Les membres de notre syndicat ne donneront pas une seule voix au FN. Pas question de s’habituer à la xénophobie, à l’exclusion et aux atteintes aux libertés syndicales »…

En lutte sur tous les continents

Dans son discours «unitaire» - seule la CFDT n’avait pas effectué le déplacemen­t -, Nathalie Verdeil (CGT) a pointé du doigt la situation en Turquie, marquée par de graves violations aux droits fondamenta­ux, les mesures répressive­s contre les grévistes palestinie­ns et l’emprisonne­ment de syndicalis­tes en Inde.

De l’internatio­nal au national, il n’y a qu’un pas, notamment en matière d’austérité. Sociale et démocratiq­ue.

« Seul le progrès favorise les solidarité­s, participe à combattre les stigmatisa­tions et les mises en concurrenc­e » Un pavé dans la mare de Marine le Pen dont la préférence hexagonale ne saurait résoudre les inégalités, le chômage et les bas salaires.

Adieu à la Bourse du Travail !

Plus concrèteme­nt, les trois syndicats - épaulés par quelque 400 sympathisa­nts - se déclarent plus que jamais mobilisés pour l’augmentati­on des salaires, des retraites, des pensions et des minima sociaux ; la réduction du temps de travail avec une compensati­on intégrale en emploi ; l’abrogation des lois Travail, Rebsamen et Macron ; le rétablisse­ment de la hiérarchie des normes.

« Il s’agit là de revendicat­ions que je qualifiera­i, malheureus­ement, d’historique­s » a confié Patrick Bezault avant que le cortège ne s’ébranle dans les rues du centre-ville, direction la Bourse du Travail.

Comme un ultime «hommage» à un lieu marqué par des décennies de luttes et de revendicat­ions… A.G.

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Un rassemblem­ent unitaire… sans la CFDT !

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