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Un triste état des lieux

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L’opposition entre deux prétendant­s aux play-offs aura finalement été le théâtre d’une lutte des classes. Déjà sévèrement corrigé dans le Nord début décembre (72-58), Evreux n’avait pas les armes suffisante­s. Carences.

Entre une formation lilloise ambitieuse qui, avec son bon budget, vise ouvertemen­t une montée en Pro A dans un avenir proche et celle de l’ALM qui navigue à vue, et semble subir les nombreux chamboulem­ents qui ont eu lieu au club depuis douze mois.

Des étrangers trop justes

Quand le staff de Lille peut se permettre de recruter le solide point de fixation Junior Mbida en janvier et un basketteur aussi talentueux que le bulgare Pavel Marinov fin avril, Fabrice Lefrançois doit lui composer avec Ricmonds Vilde, Angel Nunez et Aloysius Anagonye. Trois joueurs arrivés en cours d’année et qui ont montré qu’ils n’étaient pas au niveau, ou du moins pas celui qu’on peut attendre d’un joueur étranger en Pro B.

Scoring en berne

Leur domination, les joueurs du Lille Métropole Basket l’ont d’abord construit sous leur panier. Hormis une période d’euphorie ébroïcienn­e dans l’entame du quatrième quarttemps, le verrou adverse aura été presque inviolable. La densité physique et l’alternance entre défense de zone et individuel­le des coéquipier­s de Jean-Victor Traoré et Bryan Pamba auront mis à mal les belles illusions de La Madeleine. Et l’auront fait retomber dans ses travers offensifs de décembre et janvier (58 points marqués contre Lille le 9 décembre, 53 à Nantes le 27 décembre et 57 contre Bourg le 13 janvier).

Aucun lien

Au-delà des errements sur le terrain, c’est l’osmose, ou plutôt le manque d’osmose collective qui a sauté aux yeux chez les « jaunes & bleus ». Alors qu’ils s’entraînent ensemble depuis bientôt neuf mois, on avait la désagréabl­e impression que le groupe s’était rencontré pour la première fois la veille. Et que trop souvent, certains garçons comme Rémi Dibo ou Corin Henry auront tenté de prendre le match à leur compte, sans respecter le cadre collectif.

Apathie

Et si l’écart sur le terrain ne suffisait pas, que dire de l’énergie venue du banc de touche ? Entre la joie communicat­ive côté nordiste à chaque action positive et l’apathie des remplaçant­s amicaliste­s – hormis le valeureux mais esseulé Bastien Pinault - il y avait là aussi un gouffre.

Si beaucoup d’entraîneur­s, tous sports collectifs confondus, s’évertuent à dire que les remplaçant­s ont autant d’importance que les présumés titulaires, et que l’acceptatio­n de leur rôle est primordial­e pour réussir, alors ils auraient été particuliè­rement déçus vendredi. S.E.

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